Hôpitaux : Agnès Buzyn sort le carnet de chèques

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Mais que s’est-il passé ?

Hôpitaux : Agnès Buzyn sort le carnet de chèques

La ministre de la Santé a annoncé ce jeudi le dégel des 250 millions d’euros restant dans l’enveloppe hospitalière. Elle avait, le 29 novembre dernier, décidé de ne reverser que 150 des 412 millions qu’elle contenait.

Bonne nouvelle pour les hôpitaux, dont la santé financière est fragile. Ils vont pouvoir se partager 250 millions d’euros pour tenter d’équilibrer leurs budgets. Le ministère de la Santé a annoncé par un communiqué diffusé ce jeudi que le reste des crédits mis en réserve au titre du coefficient prudentiel leur seront reversés. Au menu : 200 millions pour l’ensemble des établissements privés et public répartis en fonction de leur activité, et 50 millions en aides de trésorerie pour les établissements en difficulté.

« Les dernières données disponibles relatives à l’exercice 2017 indiquent que les dépenses d’assurance maladie ont moins progressé que l’objectif voté, du fait principalement d’une progression de l’activité des établissements de santé plus faible que la prévision », justifie le ministère.

En deux fois sans frais

Le 29 novembre dernier, Agnès Buzyn avait annoncé que les acteurs hospitaliers avaient respecté l’Ondam en 2017, mais avait décidé de ne débloquer que 150 des 412 millions d’euros de l’enveloppe. Une décision que n’avait pas manqué de critiquer la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap) et la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).

« L'année 2017 aurait dû être celle du plein respect du contrat qui lie les acteurs hospitaliers et le ministère au travers du dispositif du coefficient prudentiel. Force est de constater qu’il n’en est rien », avaient-elles dénoncé.

250 millions sous le coude

Pourquoi cette décision ? Depuis fin novembre, les bilans 2017 des établissements hospitaliers sont sortis, révélant les différents déficits à l’AP-HP, à l’AP-HM, et ailleurs. Elle intervient également quelques jours après la diffusion de l’évolution des tarifs hospitaliers. Leur révision à la baisse avait fait hurler les fédérations hospitalières, qui avaient remis sur le tapis les crédits mis en réserve. « Il y a une totale incompréhension (…) Qu'a-t-on fait de mal ? », s’était alors interrogé Antoine Dubout, président de la Fehap, auprès de l'APMnews.

Agnès Buzyn la jouerait-elle à la négo ? On en garde un peu sous le coude, on renégocie avec la bonne grosse carotte à 250 millions… Officiellement, « Agnès Buzyn  manifeste son soutien au bon fonctionnement de l’ensemble des établissements de santé et son attachement à consolider les conditions d’une régulation juste et équilibrée des dépenses d’assurance maladie ».

Source:

Jonathan Herchkovitch

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