Invitée sur France Inter le 24 mai, la ministre de la Santé a annoncé que le débat sur le remboursement de l’homéopathie était ouvert. Sans le crier trop fort, mais sans le cacher non plus.
Depuis la mise en ligne de la pétition #Fakemed, contre les médecines alternatives dont la pratique n’a pas été validée de manière scientifique – et principalement dirigée contre l’homéopathie –, les médecins s’écharpent entre « pros » et « antis ». De manière assez inhabituelle, la confraternité restant encore une valeur importante pour beaucoup. Médecins anonymes et plus connus, le Cnom et même la direction légale de l’information légale et administrative se sont joints au débat.
La ministre de la Santé a de nouveau abordé le sujet ce jeudi matin sur France Inter. « L’homéopathie pourrait rentrer dans le droit commun, et être évaluée », a-t-elle annoncé. « Si elle est utile, elle restera remboursée, et si elle est inutile, elle arrêtera de l’être ».
Step by step
Car s’il est une chose qu’Agnès Buzyn a su faire sur le sujet depuis le début de la polémique, c’est conserver un flou artistique sur ce qu’elle compte faire. La ministre de la Santé avait tout de même déclaré le 12 avril dernier sur BFM TV que « si ça peut éviter d'utiliser des médicaments toxiques, je pense que nous y gagnons collectivement, ça ne fait pas de mal », en ajoutant que « si ça continue à être bénéfique sans être nocif, ça continuera à être remboursé ».
Quelques jours plus tard, sur Europe 1, elle était plus offensive : « En tant que scientifique, je considère que l'homéopathie ne peut pas fonctionner autrement que par l'effet placebo », avait-elle expliqué. « Dans tous les cas, rien n'a été prouvé autrement ».
« Le problème de l’homéopathie, c’est qu’elle n’a jamais été évaluée comme les médicaments », a-t-elle cette fois souligné. « On a décidé de rembourser l’homéopathie sans aucune évaluation scientifique ». La position est plus claire, et le médicament homéopathique semble désormais bien menacé.
Source:
Jonathan Herchkovitch