Petit tremblement de terre sur la planète médecin. En 2021, le CHU de Nantes a réalisé la première greffe française rein-pancréas provenant d’un donneur mort par arrêt circulatoire. Le bénéficiaire de cette avancée était un jeune diabétique de 36 ans dont le pronostic vital était engagé.
« Les donneurs potentiels de pancréas en mort cérébrale sont de plus en plus rares », rappelle le CHU dans un communiqué. Un problème de taille puisqu’un décès par arrêt circulatoire, rappelons-le, empêche le pancréas d’être irrigué et donc transplanté. Cela, sauf si on parvient à préserver cet organe en le reperfusant et en le reoxygénant. « La transplantation d’un pancréas dans ce contexte relève d’un véritable défi du fait de la particulière sensibilité de cet organe à l’absence de vascularisation (ischémie) », précise le centre hospitalier.
Une prouesse que s’est chargé d’accomplir le CHU de Nantes qui fût l’un des « premiers centres français à démarrer un nouveau protocole de l’Agence de Biomédecine ». Après des travaux de recherche pré-clinique, le Dr Julien Branchereau, chirurgien-urologue, a réalisé fin-avril la première transplantation française combinée de rein et de pancréas avec un donneur ayant subi un arrêt circulatoire. « [Le] patient […] n’a maintenant plus besoin d’insuline ni de dialyse », s’enorgueillit le centre dans un communiqué.
En plus de l’expertise des équipes de réanimation, de prélèvement d’organe et de néphrologie, le chirurgien urologue a pu compter sur une « optimisation complète des salles opératoires » pour parvenir à son objectif. « On a pu avoir un délai très court entre l’exploitation chez le donneur et la transplantation », indique-t-il dans une vidéo diffusée par le CHU.
Ce défi désormais relevé, de nouvelles voies s’ouvrent pour ce centre particulièrement actif en matière de greffe rein-pancréas. « Depuis 2014, le CHU de Nantes développe le protocole de donneur décédé après arrêt cardiaque avec des excellents résultats sur le rein, détaille le Dr Julien Branchereau. L’objectif est également de pouvoir faire bénéficier de ces transplantations aussi à nos patients qui sont dans l’attente d’une transplantation pancréatique. »