Face à la hausse des infections à méningocoque, la vaccination s'élargit dès le 1er janvier

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À partir de mercredi 1er janvier, la vaccination contre les méningocoques va s'élargir en France, dans un contexte de rebond des infections par ces bactéries, à l'origine de méningites particulièrement graves.

Face à la hausse des infections à méningocoque, la vaccination s'élargit dès le 1er janvier

© Midjourney x What's up Doc

Les nouvelles recommandations visent « à mieux protéger les nourrissons contre ces infections graves, en réponse à une recrudescence préoccupante observée ces dernières années », a rappelé en décembre le ministère de la Santé dans un communiqué.

Cette reprise s'explique par les mesures prises contre la pandémie de Covid en 2020 et 2021. Non seulement les restrictions ont réduit l'exposition de la population aux méningocoques, mais elles ont aussi plombé les statistiques de vaccination.

Selon les derniers chiffres, fournis à l'AFP par le Centre national de référence des méningocoques à l'Institut Pasteur, plus de 500 cas ont déjà été enregistrés entre janvier et novembre 2024, une légère hausse comparé à la même période de 2023.

Comme 2023 avait déjà connu un rebond sans précédent, « cela fait de 2024 l'année avec le nombre le plus élevé des cas depuis 20 ans », souligne auprès de l'AFP le Pr Muhamed-Kheir Taha, infectiologue spécialiste du sujet à Pasteur.

Changement de profil des bactéries

Une autre évolution pousse aussi à accélérer la vaccination : le profil des bactéries impliquées a nettement changé.

Les principaux méningocoques sont en effet séparés en grandes familles: A, B, C, W et Y. Pendant longtemps, B et C sont restés largement majoritaires.

C'est toujours le cas de B. Mais C est devenu marginal, nettement derrière Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière.

L'essor de ces familles s'est accompagné d'une hausse des formes inhabituelles d'infection (formes abdominales, pneumopathies bactériennes, arthrites...), parfois plus difficiles à diagnostiquer.

Jusqu'alors, seules B et C étaient concernées par la vaccination, un choix qui apparaissait de plus en plus anachronique aux spécialistes.

Qu'est-ce qui change ? 

Seule la vaccination anti-méningocoques C était obligatoire chez les moins d'un an, celle contre B n'était que recommandée. Chez les plus âgés, le vaccin C était recommandé jusqu'à 24 ans, seulement si la personne ne l'avait pas reçu comme prévu quand elle avait moins d'un an.

Désormais, la vaccination va devenir bien plus large, selon le nouveau calendrier effectif à partir du 1er janvier.

Chez les nourrissons, la vaccination contre toutes les souches - A, B, C, W et Y - sera obligatoire.

Chez les adolescents, une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans, même s'ils ont bien reçu ce vaccin au plus jeune âge. Il ne s'agit pas là d'une obligation, mais l'intérêt est que le vaccin sera largement remboursé par l'Assurance maladie.

En revanche, le vaccin anti-B restera réservé aux plus petits, la Haute autorité de santé n'ayant pas jugé ses bénéfices suffisants au-delà de deux ans.

Pfizer, Sanofi et GSK 

Un seul vaccin, dit tétravalent, ciblera A, C, W et Y. Chez les nourrissons, ce sera le Nimenrix de Pfizer, donné en deux doses successives, à 6 et 12 mois.

Certains bébés sont actuellement entre deux doses. Même si leur première dose, donnée en 2024, n'était pas le vaccin tétravalent, ce sera bien le cas de la deuxième en 2025.

La deuxième dose peut aussi être donnée avec le vaccin Menquadfi de Sanofi. Chez les plus grands, qui ne recevront qu'une dose de rappel, ce pourront être le Ninmenrix, le Menquadfi ou le Menveo de GlaxoSmithKline (GSK).

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Donné séparément en trois doses successives à 3, 5 puis 12 mois, le vaccin anti-B restera, comme actuellement, le Bexsero de Pfizer.

Avec AFP

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