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Selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), qui fédère la grande majorité des compagnies aériennes mondiales, au moins sept d'entre elles ont ainsi mis en place une telle initiative ces dernières années.
Le groupe allemand Lufthansa revendique plus de 15 000 praticiens au sein de sa communauté lancée en 2013, qui inclut aussi Austrian Airways et SWISS.
Si la compagnie japonaise ANA, qui a suivi en 2016, ne communique pas sur ses chiffres, Air France-KLM dénombre plus de 6 000 professionnels inscrits depuis 2022.
« Demander un médecin à bord, ça se fait depuis toujours. Mais passer une annonce en vol peut avoir un effet anxiogène », explique Vincent Feuillie, médecin-conseil d'Air France.
Un service médical en échange de voyages gratuits
Quand un médecin membre de la Communauté de médecins à bord du groupe embarque, les personnels navigants commerciaux (PNC, les hôtesses et stewards) savent ainsi à quel siège il se trouve, mais aussi quelles langues il parle et ses spécialités : anesthésiste-réanimateur, chirurgien, cardiologue...
Autant d'informations cruciales fournies à son inscription, avec une copie de sa carte professionnelle. En échange, le volontaire reçoit 6 000 miles sur le programme de fidélité FlyingBlue d'Air France et la garantie de voir sa responsabilité civile couverte grâce à l'assurance souscrite par la compagnie.
Même principe à Lufthansa, où les médecins volontaires reçoivent, en plus de leurs 5 000 miles et d'une assurance, un manuel de médecine aéronautique et des urgences médicales en vol, qu'ils peuvent compléter par une journée de formation payante.
« Les miles, c'est symbolique. Le plus important, c'est l'assurance » responsabilité civile souscrite par la compagnie, estime Edouard Obadia, médecin réanimateur à l'hôpital et membre du programme d'Air France-KLM.
Si les cas les plus fréquents observés sont « des crises d'angoisse, de tétanie » de passagers craintifs en avion, gérées par les PNC — formés aux gestes de premier secours —, les plus graves peuvent entraîner un déroutement de l'appareil.
Une option envisagée il y a quelques années par le commandant de bord d'un vol Paris-Montréal avant qu’Edouard Obadia ne parvienne à calmer les convulsions d'une enfant fragile grâce à une bouteille d'oxygène, évitant ainsi aux voyageurs de rester « cloués des heures au sol ».
Les compagnies veulent limiter les risques
Pour éviter de telles situations, synonymes de retards importants donc d'indemnisation des passagers, les compagnies aériennes cherchent à « limiter au maximum les situations d’urgence médicale à bord », note Xavier Delpech, président de la Société française de droit aérien et spatial (Sfdas).
En cas de refus d'intervention, un médecin s'expose pour sa part à des sanctions pénales pour non-assistance à personne en danger, passibles de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende, en plus d'éventuelles sanctions déontologiques du Conseil de l'ordre, telles qu'une interdiction temporaire d'exercer.
En l'absence de praticien, l'équipage d'Air France-KLM s'appuie sur l'expertise à distance du Samu, qui peut aussi autoriser l'usage d'un des médicaments sur prescription présents dans les trousses de secours du vol.
L'Iata préconise d'emporter au moins un « kit de premier secours » par appareil comptant moins de 100 places, et jusqu'à six pour les aéronefs dotés de plus de 500 sièges.
Lingettes antiseptiques, sutures, pansements pour brûlures, mais aussi masque à oxygène médical et défibrillateur cardiaque figurent parmi les équipements concernés, tandis que certaines peuvent aussi receler des cathéters pour une trachéotomie et une pince à cordon ombilical.
Si le nombre de communautés de « médecins à bord » couvre actuellement « un petit pourcentage du nombre total de vols », l'Iata rappelle que les interventions médicales à bord restent rares, avec, en moyenne, une urgence tous les 600 vols.
Avec AFP
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