Essai thérapeutique : le froid au secours de l’éjaculation précoce

Article Article

Restons calmes et implantons frais

Essai thérapeutique : le froid au secours de l’éjaculation précoce

« Kipcold ». Un nom plutôt cocasse pour une petite start-up lilloise lancée en 2013 dont la croissance n’a d’égale que sa popularité. Son idée? Utiliser le froid pour réguler l’éjaculation. Un véritable coup de génie puisque le problème ne concerne pas moins de centaines de millions de mâles sur cette planète.

 

Derrière ce concept, il y a le Dr Phillipe Mosis. Médecin urologue et autoentrepreneur, il a du convaincre des banques, pas toujours très confiantes, de tenter l’aventure. « Après deux essais infructueux, c’est finalement le troisième banquier qui a retenu le concept », raconte le jeune médecin. Trois années plus tard « Archives of Erectile Dysfunction » publie le résultat de l’étude de faisabilité chez l'homme.

L’implant sous rectal miraculeux

« Il s’agit d’une capsule de 3,5 cm. Elle utilise des échanges thermiques pour délivrer du froid qui agit localement sur la prostate, sans entraver l’érection », raconte Hippolène Spadias, ingénieure matériaux en charge du design. « Le système est inséré lors d’une rectosimoïdoscopie, à la face antérieure du rectum sous la muqueuse. Le placement est fait de telle sorte que la capsule se situe à environ un centimètre de la prostate. La procédure, peu douloureuse, se fait sous courte sédation » ajoute-t-elle. Une fois en place, le patient contrôle l’allumage de la capsule via le wifi de son smartphone.

Roulez jeunesse, ou presque 

On s’en doute, au vu du dispositif, les anecdotes ne manquent pas. Lors des essais chez l’animal, par exemple, un des cochons n’arrivant pas à éjaculer, faillit mourir d’épuisement. Effet secondaire sans répercussion pour les sujets humains puisque quatre sur les cinq patients inclus en phase 1 avouèrent ne plus pouvoir se passer du dispositif. Un enthousiasme qu’il fallut modérer avec la force, et une bonne dose de sédatifs pour leur extirper l'objet du délit.

Parallèlement, des effets secondaires inattendus ont été mis en évidence : « Le froid stimule les terminaisons nerveuses de la muqueuse rectale déclenchant l’émission de selles explosives, si la capsule est placée trop près de la marge anale » explique le Dr Mosis. « L’implantation sous scanner devrait permettre de résoudre le problème » ajoute-t-il.

En une semaine, les deux millions d’euros nécessaires ont été réunis pour finaliser le projet. Un coup de frais dans le monde de l’urologie qui devrait plaire au plus grand nombre en ce premier avril. 

Source:

Henri Duboc

Les gros dossiers

+ De gros dossiers