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Signée par les autorités judiciaires et policières, l'hôpital de Cayenne, les services de l'État et l'association d'aide aux victimes Kaz plurielles, elle permet aux victimes de violences conjugales et intrafamiliales de déposer plainte directement à l'hôpital de Cayenne, où les forces de l'ordre se déplaceront pour enregistrer la plainte.
Concrètement, le dispositif permettra de faciliter l'accès à la justice et la prise en charge juridique, sociale et psychologique des victimes dès leur venue dans le centre hospitalier.
« Cela va permettre de déposer la parole dans un moment de crise aiguë, en dehors de l'emprise du conjoint, dans un lieu qui accueille tout le monde de manière inconditionnelle », a souligné auprès de l'AFP Amandine Marchand, directrice des programmes de Kaz plurielles.
En France, seule une victime de violence conjugale sur quatre porte plainte, d'après une enquête réalisée en 2021 par le ministère de l'Intérieur.
Volonté d'étendre à toute la France
Cette convention autorise aussi la collecte de preuves, sans obligation de dépôt de plainte immédiat, dans le cadre de violences sexuelles.
Des prélèvements médico-légaux qui « pourront être conservés pendant trois ans, ce qui permet de respecter la temporalité des victimes », a déclaré mercredi à l'AFP Aurore Bergé, présente en Guyane pour la signature de cette convention.
« Tous les départements devront en être dotés d'ici la fin 2026 », a précisé la ministre en conférence de presse.
En Guyane, seul l'hôpital de Cayenne est pour l'instant concerné, mais les autorités souhaitent étendre le dispositif aux hôpitaux de Kourou (centre) et Saint-Laurent-du-Maroni (ouest). Ce territoire français d'Amérique du Sud est l'un des plus touchés par les violences conjugales.
En 2024, le département de 300 000 habitants comptait 4,8 victimes de violences intrafamiliales pour 1 000 habitants, contre 2,8 en moyenne nationale, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur. Un phénomène en hausse de 12,7% depuis 2016 en Guyane.
Avec AFP
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