
Dans une étude consacrée aux "intolérables disparités géographiques et économiques" du secteur, l'association de consommateurs relève que "le nombre de places peut varier du simple au quadruple selon les départements : alors qu'en Lozère il existe 169 places pour 1 000 habitants de plus de 75 ans, à Paris ce nombre tombe à 41".
La "fracture territoriale" est également financière, relèvent les auteurs de l'étude : si le loyer mensuel d'une place en Ehpad atteint 2 214 euros en moyenne en France, il plafonne à 1 749 euros dans la Meuse, mais monte à 2 600 euros environ dans le Rhône, les Bouches-du-Rhône ou les Alpes-Maritimes, et frôle les 3 700 euros à Paris.
Or ces différences de prix s'expliquent en grande partie par le poids relatif, dans chaque département, des Ehpad publics, associatifs ou privés à but commercial, ces derniers étant facturés en moyenne 50% plus cher que les structures publiques.
« La stratégie de maximisation du profit des établissements privés, qui ne prend pas toujours en compte le bien-être des résidents »
"Les Ehpad privés sont parfois surreprésentés dans certains départements", et plus leur part est élevée, "plus le prix moyen d'une place est tiré vers le haut", analyse l'association de consommateurs. Alors même que, au vu de leur ratio de professionnels au service des résidents, les personnes âgées n'y sont pas mieux traitées que dans le public, relève-t-elle.
Pour l'UFC Que Choisir, "la stratégie de maximisation du profit des établissements privés", qui ne prend pas toujours en compte le bien-être des résidents, est mise en oeuvre "avec l'implicite et déplorable blanc-seing des autorités publiques", qui favorisent leur développement, notamment car leurs résidents y sont moins souvent éligibles à des aides sociales.
Pour que chaque senior qui le désire puisse trouver une place "à un tarif raisonnable", l'association demande que "la création de nouvelles places en Ehpad se fasse essentiellement dans les structures publiques". Les établissements privés devraient voir leurs tarifs plafonnés, et être contraints de proposer des places éligibles aux aides sociales. Enfin, recommande l'UFC, un "taux d'encadrement minimal obligatoire" devrait être imposé à tous les établissements.
Avec AFP
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