Dr Ygal Boujnah, @docteur_eye sur Instagram : « Les professionnels de santé commencent à comprendre que les réseaux sociaux sont un bon moyen de communication »

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Ygal Boujnah, alias Docteur Eye, partage son quotidien d'ophtalmologue sur les réseaux sociaux. Des anecdotes au cabinet à la création de contenu, il nous dévoile les coulisses de sa vie de médecin influenceur.

Dr Ygal Boujnah, @docteur_eye sur Instagram : « Les professionnels de santé commencent à comprendre que les réseaux sociaux sont un bon moyen de communication »

What’s up Doc : En quoi consiste votre exercice et pourquoi avoir choisi l’ophtalmologie ?

Dr Ygal Boujnah : J’ai décidé de devenir ophtalmologue parce que j’ai toujours apprécié la microchirurgie. Le côté fonctionnel de la spécialité m’a beaucoup plu également. 

Je suis installé en libéral depuis huit ans maintenant, à Lyon. J'ai une activité médico-chirurgicale : un tiers de chirurgie, deux tiers de médical. Dans mon cabinet principal, il y a 19 ophtalmologues et nous sommes tous spécialisés dans un domaine. Moi c'est la chirurgie réfractive. Au cabinet, nous traitons la cataracte, les glaucomes, les pathologies de la rétine médicale et chirurgicale, de la paupière ou de la cornée.

J’ai décidé d’avoir une activité médico-chirurgicale parce que je me suis dit que si un jour je ne pouvais plus opérer, je pourrai toujours consulter en cabinet. C’est une chose à laquelle je dois penser car, j’ai un rhumatisme inflammatoire.

« Quand je vois passer sur mon fil d’actualité des personnes faisant n'importe quoi avec leurs yeux, je reprends la vidéo et j’explique ce qu’il est préférable de faire, ou de ne pas faire. »

Vous vouliez devenir un influenceur reconnu ?

Y.B. : C’était une volonté. J’ai toujours été attiré par les réseaux sociaux, par cet univers d'Internet. On peut le dire, je suis un peu geek. J’ai un copain qui a un très gros compte sur les réseaux, j’avais envie d’essayer !

Comment vous organisez-vous pour les tournages ?

Y.B. : Pour la création de contenu, je suis un peu tout seul. Parfois, je prends des gens pour m'aider sur les montages, c’est tout. Au niveau des idées de contenu, c’est très variable. Par exemple, quand je vois passer sur mon fil d’actualité des personnes faisant n'importe quoi avec leurs yeux, je reprends la vidéo et j’explique ce qu’il est préférable de faire, ou de ne pas faire. 

Je fais aussi beaucoup de vidéos pour répondre à des questions que l’on me pose. Si une personne a une interrogation, c’est sûrement que beaucoup d’autres personnes s’interrogent aussi. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/romain-jaillant-ophtalmologue-jai-choisi-ophtalmo-pour-faire-de-la-chirurgie-un-parcours

Vos patients sont-ils une source d’inspiration ?

Y.B. : En effet, ça m’arrive de m’inspirer de ce que je vois au cabinet. J’ai un format anecdote où je raconte des choses qui peuvent arriver en consultation. 

Dans tous les cas, je m’efforce à ce que chacune de mes vidéos fasse passer un message de prévention. Mais, la limite des réseaux sociaux est que ça ne doit pas être trop technique. On s’adresse à des personnes qui ne sont pas soignants, il faut adopter le bon vocabulaire pour rester compréhensible.

Y’a-t-il des abonnés qui viennent en consultation uniquement parce qu’ils vous ont vu sur les réseaux ?

Y.B. : Oui, ça peut arriver ! Je pense que ces patients sont attirés par ce côté accessible que procure les réseaux sociaux. Montrer son quotidien de soignant remet l’humain dans le médical, et ça plait. On casse un peu les codes finalement. 

En revanche, ce qui est problématique, ce sont les abonnés qui veulent une « consultation » en ligne. Premièrement, c’est interdit. Deuxièmement, c’est inutile. Lorsque je reçois des messages me demandant un diagnostic, je ne réponds pas. Dans des cas très particulier où la situation est inquiétante, je réponds simplement qu’il faut aller consulter rapidement.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/alexandre-sifer-ophtalmo-inattendu-influenceur-detendu

Plusieurs médecins influenceurs rapportent avoir eu davantage de soucis avec les confrères plutôt qu’avec des patients abonnés. Est-ce votre cas ?

Y.B. : Au début, certaines personnes pouvaient en rire, mais aujourd’hui plus rien. Les professionnels de santé commencent à comprendre que les réseaux sociaux sont un bon moyen de communication. On peut dire que je suis devenu un communiquant au sein de la profession. J’ai déjà eu l’occasion de présenter des congrès, des études, etc. Je pense que certains sont toujours réfractaires à l’idée qu’il y ait des médecins influenceurs, mais ça reste marginal.

L’important, pour moi, est de garder une posture de médecin avec un peu de sérieux quand même. Ce n’est pas une obligation, ni un reproche pour mes confrères. Certains abordent des sujets très sérieux avec de la dérision, en se mettant en scène. Je trouve cela super ! Mais pour ma part, j'ai un peu honte de faire ça. Mais notre but à tous, lorsqu’on est sur les réseaux sociaux, c’est de transmettre des messages. Le faire avec un ton trop académique, ça ne marchera pas du tout. Il faut aussi s'adapter aux codes des réseaux.

« C’est un avantage de pouvoir faire de la prévention sans forcément être face au patient. Mais pour être honnête, on le fait aussi pour nous. Il y a une forme de satisfaction personnelle. »

Pour vous, est-il important de communiquer et faire de la prévention en ligne lorsqu’on est médecin ?

Y.B. : Bien sûr ! C’est un avantage de pouvoir faire de la prévention sans forcément être face au patient. Mais pour être honnête, on le fait aussi pour nous. Il y a une forme de satisfaction personnelle derrière tout cela. Faire des vidéos sur les réseaux sociaux, ce n’est pas une question de « devoir », comme on l’entend parfois. Mais j’estime que c’est nécessaire, utile et très efficace.

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