
Le Dr Gilbert Bou Jaoudé en septembre 2024 © DR
Le nouveau chroniqueur du Mag de la santé nous présente cette plateforme, composée d’une trentaine de médecins experts, qui a déjà suivi plus de 200 000 patients, la plupart en santé sexuelle masculine.
What’s up Doc : Pourquoi une clinique spécialisée dans la santé des hommes ?
Gilbert Bou Jaoudé : Initialement, on a visé les problématiques de santé sexuelle masculine, simplement parce qu’on sait que c’est hyper difficile pour les patients d’aborder ces sujets-là. 75 % des hommes qui présentent une dysfonction érectile n’osent pas en parler. On voulait les aider. Et on avait visé juste, car la clinique a eu du succès pour d’autres problématiques sexuelles comme l’éjaculation précoce, les problèmes de libido ou l’andropause. La majorité de nos patients nous confient ne pas oser consulter en ville. Charles.co est là pour ça, non pas en remplacement, mais en complément de la médecine de ville.
Mais maintenant, Charles.co a ouvert ses consultations à d’autres thématiques de santé ?
GBJ : Après beaucoup d’améliorations de la plateforme, on s’est dit qu’effectivement, il serait intéressant d’élargir à d'autres problématiques de santé. Mais avec toujours quelques règles en tête. Premièrement, il faut que ce soit des problématiques pour lesquelles l'examen physique n'est pas indispensable. Ensuite, il faut qu’elles aient un impact important sur la qualité de vie et le bien-être, sans que ce soit forcément grave. Ainsi, on prend désormais en charge des patients atteints d’alopécie androgénique, de troubles du sommeil - en dehors de l’apnée du sommeil - et d’obésité.
« La santé sexuelle masculine reste la thématique la plus traitée, mais les consultations pour obésité deviennent de plus en plus fréquentes, y compris chez les femmes »
Pourtant, ces dernières maladies ne concernent pas que les hommes ?
GBJ : Bien-sûr, aujourd’hui Charles.co ne se destine plus uniquement aux hommes ! La santé sexuelle masculine reste quand même la thématique la plus traitée, mais les consultations pour obésité deviennent de plus en plus fréquentes, y compris chez les femmes.
Comment ça se passe, une consultation à Charles.co ?
GBJ : La prise de rendez-vous est assez organisée, contrairement aux plateformes classiques comme Doctolib. Le patient choisit en premier lieu le type de problème pour lequel il souhaite consulter, ce qui permet d’être sûr qu’il y a un protocole médical adapté. Puis il remplit un questionnaire médical confidentiel de manière à ce que le médecin puisse préparer la consultation en amont, avec les informations renseignées. Ensuite, tout se passe comme une téléconsultation classique : diagnostic, et prescriptions si nécessaire.
La particularité, c’est qu’on a un service de support patients pour répondre à toutes les questions relatives au suivi. C’est d’ailleurs assez plébiscité par nos patients, notamment ceux qui sont atteints d'obésité. Quand ils commencent leur traitement, ils ont aussi accès à un programme diététique et sportif où ils peuvent échanger avec leur coach. On se rend compte que cet accompagnement au quotidien a un effet positif dans les résultats.
Et niveau remboursement, la consultation est prise en charge ?
GBJ : Pas par la sécu, c’est d’ailleurs pour cela qu’on a fixé des tarifs très bas (35€) par rapport à ceux que l'on retrouve en cabinet. Mais il y a effectivement des mutuelles qui remboursent.
« Le médecin est rémunéré à la consultation, il fait ce qu'il faut sur le plan médical, c'est tout »
Comment les médecins sont recrutés sur la plateforme ?
GBJ : Sur la santé sexuelle, j’ai fait appel à plusieurs collègues que je connaissais de par mon expérience en sexologie et andrologie. Sinon on est passé par les sociétés savantes et les associations nationales. Maintenant, c’est plus les médecins qui nous contactent. D’ailleurs, si des spécialistes de l’obésité veulent rejoindre l’équipe, qu’ils n’hésitent pas à nous écrire à contact@charles.co.
Il faut évidemment qu’ils adhèrent à notre manière de travailler en équipe. Car dans certains cas, notamment en santé sexuelle, on est amené à solliciter les collègues. Par exemple, un patient qui consulte pour un trouble de l’érection : il a déjà utilisé les médicaments type IPDE5 en comprimés et il n’est pas très intéressé par les traitements de deuxième ligne comme les injections intra-caverneuses. On peut envisager de combiner deux médicaments IPDE5, ce qui d’ordinaire ne se fait pas trop. C’est là que le médecin soumet un dossier à l’équipe et on discute ensemble sur la faisabilité ou non du traitement.
Et comment sont-ils rémunérés ?
GBJ : À la consultation, tout simplement. Et il n'y a pas de reversement d'honoraires, ni de paiement pour pouvoir participer. Une fois qu’il est dans la téléconsultation, le médecin fait ce qui est nécessaire sur le plan médical, c’est tout. Toutes les questions administratives sont gérées par le support, le médecin n’intervient pas là-dedans.
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