Dr Fabienne Criquy : « Je viens d’être diplômée pâtissière, c’est mon sixième métier ! Mais je vais continuer à consulter, comme je l’ai toujours fait »

Article Article

À 60 ans, le Dr Fabienne Criquy a exercé de nombreux métiers : généraliste, graphologue, psychothérapeute, criminologue, nutritionniste et maintenant… pâtissière. Un parcours qui sort de l’ordinaire mais qui montre que, dans la vie, rien n’est figé.

Dr Fabienne Criquy : « Je viens d’être diplômée pâtissière, c’est mon sixième métier ! Mais je vais continuer à consulter, comme je l’ai toujours fait »

© Marie Gerhardy / DNA Haguenau

What’s up Doc : Devenir médecin, c’était une vocation ? 

Fabienne Criquy : Au départ, je ne voulais pas faire médecine, je voulais être vétérinaire. Plus tard, j’ai compris que je ne pourrais pas, car il fallait faire une prépa. Mais je n’ai pas un esprit mathématique, c’était inenvisageable. Puisque je voulais être dans le soin, autant être dans celui des humains.

Mes études, c'était long, laborieux et j'ai failli arrêter en 5e année. Finalement j’ai continué et, à peine thésée, je me suis installée en tant que généraliste.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/dr-thierry-durantel-medecin-du-sport-multi-casquette-etre-medecin-du-sport-cest-savoir-tout

Aujourd’hui, vous n’êtes plus médecin généraliste. Pourquoi ?

F.C. : Très vite, je me suis rendu compte que l'allopathie pure et dure : donner un médicament pour un symptôme, ça ne me plaisait pas. Je dirais que presque 80% de nos maux sont psychosomatiques. Pour moi, le fil conducteur c'est connaître la psyché de l'humain.

Dans cette même veine, j'ai commencé à faire de la graphologie. Puis, j'ai enchaîné sur la criminologie. J’ai un diplôme de profiler.

À ce moment-là, j’ai voulu arrêter la médecine pour entrer dans la police ou la gendarmerie. Mais, j'étais trop vieille : il y a une limite d'âge.

J’ai donc fait une école de psychothérapie, avec l’idée de consulter dans les prisons. Chose qui ne me convenait plus, une fois mon diplôme de psychothérapeute en poche. 

Pendant toutes ces reprises d’études, je n’ai jamais cessé de consulter. Je faisais de la médecine générale, un peu de psycho, un peu d'hypnose et de la nutrition.

Je me suis rendue compte que cette aspect nutrition me plaisait beaucoup. Je me suis donc lancée dans un DU nutrition. J’ai voulu axer sur les troubles du comportement alimentaire, un domaine qui mixe nutrition et psycho. J’ai finalement fait le choix de stopper la médecine générale pour me concentrer sur ce nouvel exercice. 

« Il y a 1 000 façons de rebondir, de découvrir autre chose. Il ne faut jamais se décourager. »

Vous avez récemment obtenu un CAP Pâtisserie. Qu’est-ce qui vous a amené à passer ce diplôme ?

F.C. : J'ai toujours adoré pâtisser. Je fais des gâteaux depuis que je sais tenir un fouet en main. Et, il faut le dire, je suis gourmande aussi. Il y a quelques temps, j'ai rencontré un pâtissier qui était un peu un modèle pour moi. Il est devenu un bon ami d'ailleurs, c’est grâce à lui que j’ai sauté le pas pour mon CAP. 

Il y a 2 ans, je me suis inscrite en candidate libre pour un CAP Pâtisserie, en stage chez lui. J’ai obtenu mon diplôme de pâtissière l'année dernière.

C’est une bouffée d'oxygène, j'adore ça. J’ai créé ma petite société qui s'appelle « Les petites douceurs ». J'ai réaménagé ma maison - où j’ai aussi mon cabinet de nutritionniste - pour y faire un labo de pâtisserie. Les travaux sont bientôt finis, je vais exercer la pâtisserie un jour et demi par semaine environ. En tant que médecin, s’autoriser à prendre du temps pour quelque chose qui nous plait, c'est épanouissant. Et un médecin épanoui, c’est un médecin qui va bien soigner. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/dr-pierre-mauger-de-bac-pro-technique-medecin-en-chef-des-jo-aujourdhui-je-regarde-mon

Vous avez exercé plusieurs métiers, pour cela vous êtes retournée à plusieurs reprises sur les bancs de l‘école. Comment on trouve la motivation et le temps ?

F.C. : Je suis un peu hyperactive, j’ai toujours été comme ça. Après, je n'ai pas eu d'enfant, ça m’a laissé beaucoup de temps libre. J'ai une curiosité intellectuelle un peu insatiable aussi. J'ai l'impression que je m'étiole si je n’apprends pas quelque chose de nouveau. À côté de ça, je fais aussi du théâtre et prends également des cours de chant. J’ai besoin d'être stimulée !

J'ai la chance d’avoir un mari qui me suit dans tous mes projets. Il accepte beaucoup de choses : les weekends complets où je pars en formation, le fait que je sois très disponible aussi pour mes patientes… L'entourage, ça fait beaucoup. 

Au début de vos études, vous imaginiez cette trajectoire de vie ? 

F.C. : Non, jamais. Mon rêve de jeune femme, c'était de me marier, avoir des enfants, avoir un chien, un chat et être médecin. Quand j'ai fait médecine, je pensais devenir dermato. Au final, pas du tout. Il y a 1 000 façons de rebondir, de découvrir autre chose. Il ne faut jamais se décourager. Si on n’atteint pas notre objectif, c'est qu’autre chose nous attend. C'est ma philosophie de vie. 

Aucun commentaire

Les gros dossiers

+ De gros dossiers