Des médecins envahissent le nouveau réseau social TikTok pour faire de la prévention

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Pour essayer de lutter contre la désinformation auprès des adolescents, de nombreux médecins s’emparent de TikTok pour poster des vidéos courtes et préventives. What’s up Doc a contacté deux d’entre elles.

Des médecins envahissent le nouveau réseau social TikTok pour faire de la prévention

Ici une vidéo sur les vaccins. Là, une sur les douleurs pendant les règles. Un peu plus loin, c’est pour parler des problèmes cardiaques… Aux États-Unis, les médecins rivalisent d’originalité pour tenter de lutter contre la désinformation. Après YouTube, nombre d’entre elles se tournent désormais vers TikTok. Un réseau social de courtes vidéos lancé en 2016 et qui cartonne auprès des 12-25 ans. 

“Il y a deux sujets qui déchaînent les passions : les vaccins et l’avortement”, raconte Danielle Jones, gynécologue aux États-Unis. “Mais sinon, globalement, les avis reçus sont très positifs”. Dans ces vidéos, elle parle préservatif, prévention mais aussi accouchement. “Sincèrement, ça manquait dans le paysage médiatique. On est surchargé de fausses informations”, explique-t-elle. “Et il fallait trouver un moyen de toucher les plus jeunes. Sous son pseudo Mama Doctor Jones, elle est l’une des nombreuses professionnelles de santé à travailler sur cette plateforme. Et en l’espace de quelques mois, elle a conquis plus de 240 000 abonnés, soit presque autant que sa chaîne YouTube, qui existe elle depuis 2017. 

“C’est très important pour les médecins de prendre le temps sur les réseaux sociaux”, ajoute Rose Marie Leslie, médecin de famille (ce qui pourrait correspondre à généraliste en France). Pour ces 480 000 followers TikTok, Rose Marie Leslie décrit comment se comporte le corps quand il est malade mais aussi quels sont les effets des drogues sur l’organisme. “C’est une façon de nous challenger mais aussi de questionner les plus jeunes sur l’importance des sources.

À terme, cela permet aussi de rétablir un lien de confiance. “Chaque jour j’ai des patientes qui arrivent dans mon cabinet après avoir vu mes vidéos”, souligne Danielle Jones. “Avant le ou la médecin était connu de tous. On savait où il habitait, qui était sa famille, etc. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas.” A travers leurs vidéos, les deux trentenaires se mettent en scène, dansent et parlent face caméra dans l’optique aussi de rappeler qu’elles sont humaines. “Tu apprends à faire confiance parce que d’abord en face de toi c’est une personne”, lâche Danielle Jones. “Et puis, je pense vraiment que c’est le parfait endroit pour atteindre le jeune public sur les questions de santé”, continue Rose Marie Leslie. “On fait des vidéos funs, courtes et virales avec de vraies informations médicales dedans !”

Depuis, de nombreuses personnes les interpellent pour leur poser des questions sur leur santé. “Pour des questions de secret médical, je ne peux y répondre publiquement, et en privé je manque cruellement de temps pour le faire, souligne Danielle Jones. Je leur conseille donc de prendre rendez-vous avec un.e médecin et je fais des vidéos sur des problématiques plus larges.” 

Cette notoriété peut aussi engendrer un cyberharcèlement très violent. C’est ce qu’a expérimenté la pédiatre Nicole Baldwin. Dans une courte vidéo, elle décrivait ce contre quoi les vaccins pouvaient lutter et terminait sa vidéo sur “les vaccins ne causent pas l’autisme”. Depuis ce sont des centaines de messages haineux qui ont envahi ses réseaux, dont des menaces de mort. 

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