Des comportements familiers voire déplacés, mais le généraliste de Lille jugé pour agressions sexuelles a été relaxé

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Poursuivi pour agressions sexuelles sur quatre patientes, le médecin a été relaxé par le tribunal correctionnel. Ce dernier a estimé qu'il existe un "doute quant à l'élément intentionnel" et a remis en question le témoignage de l'une des plaignantes.

Des comportements familiers voire déplacés, mais le généraliste de Lille jugé pour agressions sexuelles a été relaxé

Un médecin généraliste jugé pour des agressions sexuelles sur quatre patientes a été relaxé ce mardi 5 avril à Lille. Lors de l'audience début mars, le parquet avait requis trois ans de prison avec sursis, et cinq ans d'interdiction d'exercer. Mais le tribunal a estimé qu'un "doute existe quant à l'élément intentionnel" et que les éléments matériels sont également fragiles.

 

Le tribunal a souligné qu'une des plaignantes avait mis des mois à porter plainte et avait continué à consulter ce médecin après les gestes dénoncés. Une autre patiente avait évoqué à l'audience des faits jamais décrits auparavant.

 

Le président du tribunal a également remarqué l'absence de deux des quatre plaignantes, l'une d'elles n'ayant selon lui "jamais répondu aux convocations".

 

Ce médecin appelait ses patientes, cocotte ou ma puce

 

A la barre, le prévenu, qui appelait ses patientes "cocotte" ou "ma puce", avait nié toute agression, mais reconnu de "possibles" comportements déplacés. "La société évolue, certains gestes peuvent être considérés comme trop familiers, aujourd'hui," a-t-il déclaré.

 

Le procureur a estimé que le médecin n'est pas un prédateur, mais quelqu'un de "familier, dans une trop grande proximité." L'avocate de l'ordre des médecins a déclaré qu'il était "difficile" de déterminer la "limite entre mauvaise pratique médicale, familiarité voire grossièreté" et "gestes délictuels".

 

De son côté, l'avocate du médecin, Me Alice Cohen-Sabban, s'est félicitée auprès de l'AFP : "On a enfin des gens qui arrivent à faire la part des choses et à faire du droit, pas à être dans l'émotion."

 

Avec AFP

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