Covid-19 : un risque augmenté chez les fumeurs

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Fumer augmente le risque de développer une forme sévère ou très sévère de la maladie, selon une étude chinoise récente.

Covid-19 : un risque augmenté chez les fumeurs

Et si les fumeurs profitaient l’épidémie du coronavirus pour arrêter de fumer ? Il y aurait en effet un lien entre statut tabagique et un risque de présenter une forme sévère de Covid-19 (risque augmenté de 50%), selon une étude chinoise sur le coronavirus (chez 1063 fumeurs et non-fumeurs) publiée ce week-end dans le New England Journal of Medecine.
 
L’étude évoque également une forme très sévère nécessitant soit une ventilation artificielle soit un passage en réanimation ou encore aboutissant au décès (risque augmenté de 133% par rapport au risque d’un non-fumeur) (1), rapporte l’Alliance contre le tabac.
 
Selon l’association, ces données chinoises « ne démontrent pas un lien causal car les facteurs de confusion ne sont pas pris en compte et le pourcentage de fumeur indiqué dans ce papier est étonnamment bas au regard du tabagisme en Chine ».

L'occasion pour arrêter le tabac ?

Pour autant, cette étude, constitue « un argument de plus en faveur de l’arrêt du tabac » selon l’Alliance contre le tabac, notamment grâce à des substituts nicotiniques ou à la varénicline (gratuits sur prescription) ou encore la cigarette électronique avec l’aide d’un médecin ou d’autres professionnels de santé lors de consultations en tabacologie ou via Tabac-Info-Service.
 
Par ailleurs, ces données devraient conduire les autorités à « préconiser au maximum l’abstinence tabagique parmi les consignes de prévention », poursuit l’association qui estime que ces nouvelles informations pourraient aussi conduire à rappeler « la vulnérabilité pulmonaire liée au tabagisme vis-à-vis des infections respiratoires potentiellement graves ».
 
En effet, fumer augmente de 21% à 59% (2) le risque d’être touché par la grippe saisonnière, double le risque de contracter une tuberculose et d’en mourir, et triple le risque de contracter une pneumonie à pneumocoque ou une légionellose, rappelle l’association qui demande une étude plus approfondie des données faisant état d’un lien entre le coronavirus et la consommation de tabac.

 
(1) Ces données sont issues du tableau 1 de l’article du NEJM, sans prendre en compte les 21 ex-fumeurs mal définis, qui rapportent 927 cas chez des non-fumeurs et 137 cas chez des fumeurs. 29 fumeurs ont présenté une forme sévère et 17 une forme très sévère alors que 134 non-fumeurs ont présenté une forme sévère et 44 une forme très sévère.
 
(2) OFT, 3ème congrès de la Société Française de tabacologie, 26-27 novembre 2009
 

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