Convention médicale : l’heure des comptes

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Qui veut perdre 1,3 milliard ?

Convention médicale : l’heure des comptes

Le marathon des négociations conventionnelles a pris fin la nuit dernière. Deux syndicats représentatifs ont signé. Si aucun des trois autres ne donne son accord avant le 26 août, les médecins risquent de perdre les concessions sans précédent faites par l’Assurance maladie.

 

« La négociation est close », a indiqué dans la nuit Nicolas Revel, le directeur de l’Assurance maladie cité par l’APM. Mais la fin de la négociation conventionnelle ne signifie pas la fin du suspense. Alors que MG France et Le Bloc ont signé le texte cette nuit, l’arithmétique de la représentativité syndicale est en effet formelle : il manque au moins une signature pour que la convention puisse entrer en vigueur.

Le principal syndicat des généralistes semble avoir été convaincu par les concessions de dernière minute faites pas l’Assurance maladie, et notamment par le passage accéléré du C à 25 euros : celui-ci se fera finalement en une étape au 1eravril 2017, au lieu d’un phasage en deux étapes comme prévu initialement. Le syndicat des chirurgiens et des anesthésistes avait quant à lui déjà indiqué la semaine dernière être satisfait par les revalorisations proposées sur les actes le concernant.

Généralistes vs spécialistes

Tout est donc entre les mains des autres syndicats représentatifs : le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF) et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Tous trois ont indiqué qu’ils allaient soumettre le texte à leurs instances respectives avant la date butoir pour signature, fixée au 26 août.

Le problème, indique le Dr Yannick Frezet, président de la section « jeunes médecins » de la CSMF, c’est que ces trois syndicats ont un point commun : ils regroupent des généralistes et des spécialistes (hors ceux du plateau technique lourd, fédérés au sein du Bloc). Or si les premiers peuvent trouver des motifs de satisfaction dans le projet de convention, pour les seconds, « c’est un peu la cata », indique Yannick Frezet.

Il va y avoir du sport…

Si aucun des trois syndicats polycatégoriels ne signe, c’est un nouveau texte, rédigé dans le cadre d’une procédure de règlement arbitral par une personnalité extérieure, qui s’appliquera. Et Nicolas Revel a d’ores et déjà prévenu que cette procédure aboutirait à une convention « très en-deçà » du projet actuel.

Alors, la CSMF, la FMF et le SML prendront-ils collectivement la responsabilité de faire perdre 1,3 milliard d’euros en année pleine (montant de l’effort consenti par l’Uncam par rapport à la précédente convention) ? Tout se jouera lors des AG qu’ils organiseront avant le 25 août. Les discussions entre généralistes et spécialistes risquent d’y être sanglantes.

Source:

Adrien Renaud

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