CH de Cayenne : 17 urgentistes claquent la porte

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Bye bye la galère

CH de Cayenne : 17 urgentistes claquent la porte

17 urgentistes du centre hospitalier Andrée-Rosemon à Cayenne en Guyane ont remis le jeudi 3 mai dernier leur démission ou demandé leur mise en disponibilité. Ils dénoncent le manque de médecins pour s’occuper d’un service qui accueille en moyenne 120 patients par jour.

Ils protestent contre leurs conditions de travail et l'inaction de leurs responsables hiérarchiques : jeudi 3 mai, 17 des 25 médecins urgentistes du centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne (CHAR) ont remis leur démission ou demandé à leur direction une mise en disponibilité. Selon Pierre Chesneau, urgentiste et représentant du syndicat SAMU-Urgences de France, cette décision s’explique par le non-remplacement de nombreux médecins.

Les patients otages

Interrogé par l’AFP, il alerte sur la difficulté des procédures telles que « les opérations en communes éloignées » et les « évacuations sanitaires » par hélicoptère dans les zones enclavées du territoire. Ce sont en moyenne 120 patients qui passent par le service des urgences chaque jour au CHAR. Les 25 médecins demandent ainsi une augmentation de leur effectif pour le bon fonctionnement du service, qui pourrait être assuré avec 40 médecins, selon eux.

« Je crains que les patients et les citoyens de Guyane ne soient à nouveau les otages du manque de considération des gouvernements successifs vis-à-vis de la santé en Guyane », a déclaré dans un communiqué lé député de Guyane Gabriel Serville, manifestant sa « profonde inquiétude » face au choix des médecins démissionnaires.

Les médecins découragés

Du côté de l’ARS, une réunion s’est tenue avec la direction de l’hôpital afin de trouver des solutions à la crise, a indiqué une employée de l’ARS à l’AFP. Selon la direction, 13 praticiens contractuels ont posé leur démission, trois autres ont demandé leur mise en disponibilité et un autre avait prévu son départ.

Interrogé également par l'agence, Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), souhaite attirer l'attention des ministres de la Santé et des Outre-Mer sur « le découragement des médecins déjà sur place, de plus en plus nombreux à envisager à leur tour un départ qui précipiterait de fait l'arrêt total de l'activité du SAMU ». Il demande que des mesures soient prises « afin de permettre au service d'accueil des urgences et au SAMU de Guyane de disposer du nombre minimum de médecins nécessaire à leur fonctionnement ».

Source:

Thomas Moysan

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