Les médecines alternatives, c’est bien, parce que ce n’est pas dangereux. Ou alors pas souvent. Si l’acupuncture a gagné en sécurité en s’affranchissant des risques infectieux grâce à une meilleure hygiène, le risque zéro n’existe toujours pas. Une femme portugaise de 79 ans a contracté un pneumothorax lié à son « traitement ».
Le cas a fait l’objet d’un BMJ Case report rédigé par des médecins du centre hospitalier universitaire de Lisbonne (Portugal). La patiente s’est présentée avec un pneumothorax après deux jours de souffrances qui ne s’atténuaient pas. Elle a expliqué avoir ressenti une douleur vive dans la région interscapulaire au moment de l’insertion d’aiguilles d’acupuncture, deux jours plus tôt. L’acupuncteur était allé trop loin dans une zone ou le poumon est particulièrement proche.
Bénéfices/risques
Les médecins lisboètes ont donc posé un drain pleural au niveau du poumon droit, concerné par le pneumothorax. Ce qui a soulagé les symptômes et provoqué une expansion pulmonaire. Le drain a été retiré le lendemain, et la patiente a été libérée le jour suivant. Une aiguille, trois jours d’hospitalisation.
« Même s’ils sont rares, les pneumothorax sont les complications sérieuses les plus fréquentes liées à l’acupuncture », expliquent les praticiens dans le case report. Une revue de littérature publiée en 2016 recensait alors 128 cas en Chine, et 51 ailleurs. « Les acupuncteurs et les médecins doivent être informés de la possibilité de ces effets indésirables », ajoutent les auteurs. Voilà qui est fait.
La femme se rendait chez son acupuncteur pour traiter des douleurs dorsales chroniques. Au moins, en ressortant, ces douleurs étaient devenues un souci largement secondaire. Du coup, efficace l’acupuncture ?