Cancer du sein : radiologues VS IA

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Deux intelligences artificielles ont démontré leurs compétences pour la lecture de mammographies et de biopsies de ganglions lymphatiques. IA ou médecin, il n’en restera qu’un ? Faites vos paris.

 

Cancer du sein : radiologues VS IA

Deux intelligences artificielles ont démontré leurs compétences pour la lecture de mammographies et de biopsies de ganglions lymphatiques. IA ou médecin, il n’en restera qu’un ?

Cette année, la spécialité radiologie et imagerie médicale arrive en 7e position dans le classement What’s up Doc des choix d’internat. La spécialité longtemps très prisée des futurs médecins perd petit à petit sa place de choix et descend doucement. Verraient-ils le vent tourner ?

Depuis quelques années plane sur la profession un vent de révolution numérique, qui pourrait en inquiéter certains. L’intelligence artificielle (IA) fait son petit bonhomme de chemin dans l’analyse d’images médicales. En une semaine, deux études sont venues en rajouter une couche : le MIT a développé une IA qui permet de classer les mammographies en fonction de la densité mammaire, et Google a annoncé de son côté des chiffres inquiétants – pour nos amis radiologues – de détection de métastase ganglionnaires dans le cancer du sein, à partir de clichés de biopsies.

IA = radiologue confirmé

Les deux IA ont fait leurs preuves grâce au deep learning, qui associe, pour faire simple, des algorithmes de reconnaissance à une validation humaine. L’étude du MIT, publiée le 16 octobre dans la revue Radiology, détaille le la méthodologie : plus de 40 000 mammographies prises entre 2009 et 2011 ont servi de base d’apprentissage, et l’IA a été testée sur près de 8700 autres clichés. Elle a ensuite été mise en routine auprès de huit radiologues sur l’interprétation de près de 11000 mammographies : l’IA et les radiologue analysaient les clichés en parallèle, et les qualifiaient de graisseux, dispersé, dense et hétérogène ou très dense.

Résultat : dans 94 % des cas, les décisions de l’IA ont été confirmées par le médecin. Elle peut donc être utilisée pour une évaluation de la densité mammaire « du niveau d’un radiologue confirmé », d’après les auteurs de l’étude.

Les pathologistes condamnés eux-aussi ?

Quelques jours plus tôt, des chercheurs de Google AI Healthcare avaient sorti une pré-publication dans Archives of pathology and laboratory medicine, rapportant les résultats d’une étude sur leur intelligence artificielle Lyna (Lymph Node Assistant). Celle-ci a été mise à contribution pour étudier la présence de métastases dans des biopsies de ganglions lymphatiques. Une base de clichés provenant de 399 patients a servi à développer l’IA (270 pour l’apprentissage, 129 pour l’évaluation).

Résultat : 99 % de bons résultats avec, en plus, deux clichés sur lesquels Lyna a détecté des métastases tellement petites qu’elles avaient échappé aux yeux pourtant aguerris du pathologiste.
 

Ces deux résultats sont-ils de nouvelles preuves de la disparition programmée de certaines spécialités médicales ? Google la joue fair-play dans un article qui accompagne la pré-publication : ces résultats « suggèrent un potentiel intéressant des technologies d’assistance comme Lyna pour réduire la charge de la répétition de tâches d’identification, et pour laisser plus de temps et d’énergie aux pathologistes afin qu’ils puissent se concentrer sur d’autres tâches cliniques et diagnostiques plus compliquées ». Comme nous voyons toujours le verre à moitié plein, tablons comme Google sur le gain de temps médical ! Tout comme l’IA, le thème est à la mode.

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