Ce baromètre est réalisé à partir de données issues de sources publiques. Son objectif vise à sensibiliser les pouvoirs publics et acteurs privés sur quatre grandes thématiques : l’accès aux soins, la santé environnementale et l’accompagnement de la petite enfance et du grand âge.
Parmi les résultats présentés ce matin, par Eric Chenut, président de la Mutualité Française et David Lisnard président de l’AMF (et maire de Cannes), quelques chiffres sont alarmants.
L’offre de soins est très inégalement répartie. Bien sûr ce n’est pas une nouveauté, mais voici un nouveau chiffre qui le mesure : 87% de la population en France (métropolitaine et outremers) vit dans un territoire concerné par un désert médical.
En 10 ans, il y a deux fois moins de médecins libéraux volontaires pour les gardes
Et cela s’est aggravé en 3 ans. Entre 2019 et 2022, le nombre de médecins généralistes a baissé de 2%, soit près de 1 900 médecins en moins, consolidant une tendance à la baisse observée au cours des dix dernières années, avec une moyenne annuelle de -0,2%. Donc seulement 18% des zones rurales et 31% des zones urbaines, sont correctement dotées en médecins.
Donc chaque médecin couvre une zone de plus en plus grande, autour des 5 km en ville et jusqu’à 30 km dans les campagnes.
Davis Lisnard a commenté ces chiffres : « L’offre de soins est toujours assez mal répartie, même si mieux coordonnée, parfois sous la contrainte. On a perdu 2% de médecins généralistes en 3 ans, et c’est l’entrée dans le système de santé qui est impactée. »
Une autre donnée est très importante sur la prise en charge des demandes de soins non programmés, pendant les horaires de fermeture des cabinet libéraux. Les fameuses gardes ne sont de moins en moins couvertes, faute de médecins libéraux volontaires pour assurer la permanence de soins. Ainsi le taux moyen de volontariat par département a chuté de près de moitié en 10 ans, passant de 73% en 2012 à seulement 38% en 2022.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/podcast-tintin-au-pays-du-desert-medical
La solution proposée par Eric Chenut, est donc « d’encourager les équipes de soins traitantes, pour que d’autres professionnels de santé agissent autour du médecin, pour répondre aux besoins ».