Face au manque de médecins, la Mutualité Française propose « l'équipe de soin traitante »

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A l’approche du PLFSS 2024, la Mutualité Française a présenté ce 21 septembre son Carnet de santé pour donner son éclairage sur la situation du modèle de santé et de protection sociale, et bien sûr amorcer des solutions avec différentes propositions. Ainsi la Mutualité Française voudrait expérimenter "des équipes de soin traitantes", pour que les médecins puissent accroitre le partage de leurs tâches avec les infirmiers, pharmaciens et autres professions de santé dans les territoires sous dotés.

Face au manque de médecins, la Mutualité Française propose « l'équipe de soin traitante »

Eric Chenut, président de la Mutualité Française.

© DR.

Face au développement des maladies chroniques notamment, "le médecin traitant ne peut organiser seul le parcours de soins" des patients, estime la Mutualité.

"Le partage de compétences au sein d'une équipe de soins traitante choisie par le patient et constituée a minima d'un médecin, d'un assistant médical, d'un infirmier et d'un pharmacien allégerait la charge des médecins et limiterait le renoncement aux soins, et/ou la prise en charge tardive", ajoute l'organisme.

De plus en plus de Français peinent à trouver un médecin traitant et l'une des solutions envisagées est de confier des tâches effectuées par les médecins à d'autres professionnels de santé.

Même si ces propositions sont généralement vues d'un mauvais œil par les syndicats de médecins, qui tiennent à rester la porte d'entrée du système de soins pour éviter le risque de soins aux rabais.

Des mesures ont néanmoins déjà été mises en place, comme la possibilité pour les pharmaciens d'effectuer, sans ordonnance, des tests pour l'angine bactérienne et la cystite, et --bientôt-- de prescrire les antibiotiques adéquats si le test est positif.

"Il n'est pas question de remettre en cause le rôle de médecin traitant, mais écoutons aussi ce que nous disent les assurés sociaux, qui pensent que consulter un professionnel paramédical (...) peut favoriser leur accès aux soins" a déclaré Séverine Salgado, la directrice générale de la Mutualité Française, lors d'une conférence de presse.

Les autres propositions de la Mutualité Française pour le PLFSS 2024

Cette mesure n’est qu’un exemple concret parmi d’autres propositions développées par Eric Chenut, président de la Mutualité Française.

En matière de prévention, la mutualité veut contribuer à la construction des parcours de prévention aux âges clés, mais aussi baisser la fiscalité (avec une TSA minorée) des contrats de complémentaire santé qui proposent à leurs adhérents des actions de prévention. Rappelons donc que les contrats de complémentaires santé sont soumis à la Taxe de Solidarité Additionnelle à hauteur de 13,27 %, c’est sur ce taux que la Mutualité veut jouer.

Pour l’organisation des soins, en plus donc de la mise en place de ces équipes de soin traitantes, le président Eric Chenut milite pour une égalité de traitement entre le secteur public et le secteur privé non lucratif, avec la transposition automatique des mesures de revalorisation à l’ensemble des personnels, pour assurer l’attractivité des métiers.

La Mutualité Français appelle aussi à renforcer l’accès financier à la complémentaire santé des populations les plus fragiles (les jeunes, les retraités ou les chômeurs), en diminuant la TSA sur les contrats non aidés.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/5-etablissements-mutualistes-qui-ont-bien-merite-quon-parle-deux

Dernière mesure détaillée lors de la conférence de presse, la compensation des exonérations de cotisations sociales pour financer le système de protection sociale.

Avec toutes ces propositions, « La Mutualité Française souhaite contribuer au débat public sur les nécessaires transformations du système de santé et de protection sociale. Toutes les parties prenantes (professionnels de santé, associations de patients, collectivités territoriales, assurance maladie, mutuelles) doivent être associées pour converger vers un objectif commun : l’accès effectif aux soins et à une protection sociale tout au long de la vie. », conclut Eric Chenut.

Avec AFP

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