Après le déluge, les maladies pleuvent sur le Pakistan

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Après les inondations, le paludisme, la dengue ou encore le choléra guettent les habitants d'un village du sud du Pakistan, qui sont plusieurs dizaines à patienter devant une clinique tenue par une organisation humanitaire pour être vus par un médecin.

Après le déluge, les maladies pleuvent sur le Pakistan

© IStock 

Le village de Bhambro, dans un district pauvre de la province du Sind, a été rudement éprouvé par les inondations causées par les pluies de mousson, qui ont détruit ou endommagé gravement plus d'un million d'habitations et d'infrastructures essentielles, y compris sanitaires.

La localité est entourée de terres agricoles entièrement inondées. Ses rues sont elles-mêmes sous les eaux, boueuses et emplies de déchets organiques et débris divers. Des conditions favorables à la prolifération d'épidémies de paludisme, de choléra, ou de maladies de peau comme la gale.

"Les maladies de peau sont le problème principal ici, à cause de l'eau stagnante et du manque d'hygiène", a expliqué hier Sajjad Memon, l'un des docteurs de la clinique, gérée par le Fondation Alkhidmat.

Il utilise la lampe de son téléphone portable pour examiner les patients, dont presque tous exhibent des croûtes ou des rougeurs.

Beaucoup ont atteint la clinique en marchant pieds nus dans l'eau sale.

"L'un des pieds de mon enfant est très douloureux. Les miens aussi", a déclaré Azra Bhambro, une femme de 23 ans, venue chercher de l'aide.

Le risque sanitaire est encore plus élevé dans des endroits comme Bhambro

Abdul Aziz, un docteur en charge des cliniques d'Alkhidmat dans la région, a indiqué à l'AFP que la gale et les infections fongiques étaient en hausse.

La gale apparaît le plus souvent dans des pays au climat chaud et tropical, en particulier dans les endroits où coexistent promiscuité et précarité, et débouche sur d'intenses démangeaisons, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon M. Memon, de nombreux patients de la clinique n'ont tout simplement pas les moyens de s'acheter de chaussures.

Des millions de personnes affectées par les inondations encourent un risque sanitaire et sont menacées par la propagation de maladies transmises par l'eau telles que le paludisme et la dengue, a prévenu l'OMS dans un communiqué publié hier.

La province du Sind est l'une des plus touchées par les inondations et nombre de villageois ont dû quitter leurs terres pour essayer de gagner les villes, afin d'y trouver un abri, de la nourriture, de l'eau potable et de l'aide médicale.

Le risque sanitaire est encore plus élevé dans des endroits comme Bhambro, où les services sanitaires sont très limités, ou dans les camps bondés créés à la va-vite pour accueillir les victimes.

"Les épidémies qui touchent actuellement le Pakistan comme la diarrhée aiguë, la dengue, le paludisme, la polio et le Covid-19, se sont encore aggravées, en particulier dans les camps et là où les infrastructures d'eau et d'assainissement ont été endommagées", a prévenu l'OMS.

Avec AFP

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