Accès à la santé en Île-de-France : les moins de 35 ans en difficulté

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Le Cosem (Coordination des oeuvres sociales et médicales) vient de publier une étude sur l’accès à la santé en Ile-de-France menée en collaboration avec l’Ipsos. Les tendances suivantes en ressortent : les moins de 35 ans sont la tranche d’âge la plus touchée par les difficultés d’accès à la santé, tandis que la qualité des soins s’est dégradée depuis 5 ans. 

Accès à la santé en Île-de-France : les moins de 35 ans en difficulté

Quelle est la perception et le comportement des franciliens vis-à-vis du système de santé ? Quelles sont leurs difficultés en termes d’accès aux soins ? C’est pour répondre à ces questions que le Cosem (Coordination des oeuvres sociales et médicales) (1) vient de publier un baromètre (2) sur l’accès aux soins en Île-de-France, en partenariat avec l’IPSOS et le Parisien.
 
Premier résultat de l’étude : les moins de 35 ans sont la tranche d’âge la plus touchée par les difficultés d’accès à la santé, en raison de contraintes financières, des délais de rendez-vous trop longs ou encore de l’absence de complémentaire santé.
 
Le baromètre observe également des perceptions plutôt négatives à l’égard des évolutions du système de santé : près d’un francilien sur deux a le sentiment que la qualité des soins s’est dégradée depuis 5 ans en Île-de-France, tandis que 55 % ont le sentiment que l’accès aux soins est plus difficile aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 5 ans.

Interruption ou du renoncement des soins

Sont également abordées par l'étude : les questions de l’interruption ou du renoncement des soins qui font partie des conséquences directes les plus graves des inégalités d’accès aux soins. 26% des Franciliens déclarent avoir déjà dû interrompre un parcours de soins : 10% « en raison du temps que cela prenait pour obtenir un rendez-vous », 7% « en raison du coût que cela impliquait », 5% par manque d’écoute et de considération de la part des professionnels de santé.
 
La première raison invoquée, tant pour justifier l’interruption d’un parcours de soin que pour un renoncement à des soins, est le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous : 44 % des franciliens ont en effet déjà renoncé à se soigner du fait des délais trop importants pour rencontrer un professionnel de santé. Cette situation est particulièrement répandue chez les moins de 35 ans : 59 % contre 24 % pour les plus de 60 ans.
 
Par ailleurs, 43% ont déjà renoncé à se soigner du fait du refus des médecins de prendre de nouveaux patients, 42% par impossibilité de trouver un médecin le soir, le week-end, ou pendant les vacances, et 36% par manque de temps, une situation qui concerne particulièrement les moins de 35 ans (50% contre 15% des plus de 60 ans).

Manque de moyens financiers

Par ailleurs, le motif financier de renoncement aux soins concerne près d’un francilien sur trois. Sur ce sujet particulièrement sensible, 37% des moins de 35 ans sont touchés. Un score élevé à mettre en perspective avec les « bons » indicateurs de l’OCDE qui annonçait en 2019 que la France a le troisième reste à charge le plus bas des pays de l’OCDE en part de la consommation finale des ménages.
 
Enfin, les soins auxquels les franciliens renoncent le plus sont les soins dentaires (54 %). Viennent ensuite les consultations chez un médecin généraliste (46 %), chez un dermatologue (40 %), puis un ophtalmologue (35 %). D’ailleurs, 54 % ont déjà dû renoncer à une consultation chez le dentiste et cette majorité s’élève à notamment 58 % chez les moins de 35 ans.
 
 
1 : Association de santé créée en 1945, qui regroupe aujourd’hui 6 centres de santé pluridisciplinaires privés situés dans le cœur de la Cité Saint-Michel, Miromesnil, Saint-Lazare, Auber, Magenta et Atlas.
2 : étude réalisée auprès de 1 102 personnes de 18 à 60 ans, interrogées par internet et résidant en Ile-de-France (Paris, petite et grande couronnes, division par département), entre le 25 octobre et le 8 novembre 2019.
 
 

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