Profitant de l’installation de la mission nationale sur les urgences, présidée par le professeur Pierre Carli et par le député Thomas Mesnier, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé des mesures concrètes pour les urgentistes, en mettant sur la table 70 millions d’euros. Il s'agit ni plus ni moins que du chiffrage de mesures d'ores et déjà annoncées la semaine dernière. Avant d'annoncer ces enveloppes, la ministre s'était hasardée, hier, à faires des relations publiques en rendant visite aux personnels des urgences de l'hôpital Saint-Antoine (Paris), le premier SAU à se mettre en grève en mars dernier.
(Anecdote) La ministre @agnesbuzyn a rencontré les urgentistes de Saint-Antoine cette nuit. Médecin, elle a longtemps exercé ici. La plaque sur son ancien bureau est restée. pic.twitter.com/HbsWWjCQwm
— Florence Méréo (@FlorenceMereo) 13 juin 2019
Ces 70 millions d'euros serviront à financer une prime individuelle de 100 euros nets mensuels versés à l’ensemble des personnels des urgences, hors médecins. Cette prime individuelle sera versée dès le 1er juillet 2019. Cette prime s’ajoute à la prime de coopération pour le personnel paramédical d’un montant de 100 euros bruts mensuels, « permettant une délégation de tâche du personnel médical vers le personnel paramédical », sans préciser la date de premier versement de cette prime.
Mesure 1 : Reconnaissant l’exposition des personnels affectés à la prise en charge de patients, l’indemnité forfaitaire de risque sera revalorisée à 100 euros nets/mensuels.
Dès le 1er juillet 2019, elle sera versée à tous les professionnels des services d’#urgence. pic.twitter.com/KOcPguduXl
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) 14 juin 2019
Mesure 2 : La prime de coopération pour le personnel paramédical atteindra un montant de 100 euros bruts mensuels. #Urgence pic.twitter.com/CafzC9YqaM
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) 14 juin 2019
Mesure 3 : Une enveloppe de recrutement d’effectifs en cas de situations exceptionnelles sera abondée de 15 millions d’euros. #Urgences pic.twitter.com/3JD9Jkto7Q
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) 14 juin 2019
Agnès Buzyn a par ailleurs confirmé le déblocage d’une enveloppe qui sera d’un montant de 15 millions d’euros, entièrement dévolue aux recrutements d’effectifs en cas de situations exceptionnelles. Le plafond des heures supplémentaires sera également rehaussé, à 20 heures par mois, ou 240 heures par an.
Il faudra aussi compter sur un plan de modernisation des locaux et des équipements de service dont les contours ne sont pas encore définis. D’autres annonces feront suite à la remise du rapport de la mission nationale du Pr Pierre Carli et de Thomas Mesnier. Contacté par What's up Doc, Abdel Dougha, membre du collectif Inter-Urgences, qui regroupe l'ensemble des SAU en grève en France, dénonce à titre individuel "un foutage de gueule". Même son de cloche du côté de l'urgentiste le Dr Gérald Kierzek :
Urgences : le Gvt débloque 70 millions d'euros. Et comment tenter de détourner les revendications structurelles vers la seule prime qui ne réglera RIEN @InterUrg https://t.co/xP5BFMtIJW
— Dr Gérald KIERZEK (@gkierzek) 14 juin 2019
Le collectif Inter-Urgences se prononcera pour sa part après leur assemblée générale qui aura lieu en début de semaine prochaine.