4% des étudiantes victimes de viol

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Selon une première enquête de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, 4% des étudiantes auraient déjà été victime d'un viol. 

4% des étudiantes victimes de viol

L’observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur vient de rendre son premier rapport et ses conclusions font froid dans le dos. Constitué en mai 2019, cet observatoire a pour objectif d’évaluer l’ampleur de ce phénomène. Pour ce faire, il a diffusé en ligne un questionnaire entre mai et décembre 2019, auprès des étudiants d’une cinquantaine d’universités. Près de 10 381 réponses ont été reçues, et 9624 réponses ont pu être analysées. Sur le total, 76% des réponses provenaient de femmes, et 24% d’hommes. Les étudiants en médecine représentent 4,53% des réponses. 

Premier de ces enseignements : « Près d’1 étudiant sur 5 ne connaît pas la distinction entre agression sexuelle et harcèlement sexuel et la distinction entre agression sexuelle et viol. »

En revanche, plus le niveau d’études est élevé, et plus la perception du caractère inégalitaire du contexte et des traditions des établissements de santé est forte : « 58% des étudiantes et étudiants en première année considèrent que le contexte de leur établissement n’est pas égalitaire, 77% des étudiantes et étudiants en 5ème année et en doctorat. 55% des étudiantes et étudiants en première année considèrent que les traditions de leur établissement sont sexistes, 79% des étudiantes et étudiants en 5ème année. »

Cause des violences

Quelles sont les causes des violences sexuelles et sexistes ? Pour 20%, l’effet de groupe et la pression pour être bien intégré, pour 18% l’impunité pour les personnes ayant commis ce genre d’actes, pour 18% l’alcool, et pour 18% l’éducation des étudiants. 

De quelles violences s’agit-il ? Plus d’une personne sur deux (58%) a été victime ou témoin de violences verbales, près d’une personne sur deux (48%) a été victime ou témoin d’un « frottage », et 40% ont été victimes ou témoins de propos LGBTQI+phobes. Près d’une personne sur trois a été victime ou témoin de violences sexuelles et près d’une personne sur dix a été témoin ou victimes de viols ; 4% des étudiantes ont été victimes de viols, quand 5% ont été témoins de viols. 

Campagne de communication

Dans deux cas sur trois, les agresseurs sont des hommes. Aussi, « les faits de violence physique sont plutôt commis en soirée ou en week-end hors du campus : c’est le cas pour 56% des viols, 76% des violences sexuelles sous l’emprise d’alcool, 51% des violences sexuelles sans emprise d’alcool et 73% des contacts physiques non désirés ». 

Pour ce qui est de l’aide apportée aux victimes, près d’un quart des étudiants (25,5%) ne savent pas s’il existe dans leur établissement, de structures prenant en charge ce type de situations. 

Pour remédier un temps soit peu à ce mal endémique, l’Observatoire préconise de mettre en place une « commmunication massive sur le sujet des violences sexuelles et sexistes ». L’Observatoire attend aussi des établissements un engagement clair et concret, et une relation directe entre les étudiants et étudiantes et leur établissement. 
 

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