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« L’errance médicale est une réalité qui préoccupe autant les Français que les professionnels de santé. » explique le Dr Julien Schemoul, président du Comité scientifique de MedInTechs. Dans l’étude menée par OpinionWay, on apprend que près d’1 Français sur 3 (30 %) a personnellement été confronté à l’errance médicale, et 21 % l’ont vécue à travers un proche.
Plus précisément, ce sont les femmes qui sont les plus touchées : 49%, contre 44% pour les hommes. De même, les habitants des zones rurales sont 35% à être concerné par l’errance médicale. Un chiffre qui descend à 25% dans les grandes agglomérations hors région parisienne.
Un manque de moyen humain et financier
« Attendre, consulter, recommencer… Sans réponse claire ni solution adaptée, le parcours médical de nombreux Français devient une source d’angoisse et de frustration », peut-on lire dans le rapport.
L’errance médicale résulte principalement d’un manque de spécialistes, selon 89 % des Français, une situation qui pèse aussi sur les soignants. « Les Français savent que les médecins subissent cette pression : 54 % estiment qu’ils manquent de temps par rendez-vous », précise Julien Schemoul.
En tout, 92% des français étant (ou ayant été) concerné par l'errance médicale mettent en cause un manque de moyens et de spécialistes
Cette errance a des répercussions psychologiques et sociales : 75 % des Français craignent un impact sur leurs relations personnelles, et 47 % évoquent des effets sur leur santé mentale. Les femmes se disent plus vulnérables (54 %, contre 39 % des hommes). Par ailleurs, 43 % des sondés pointent des difficultés financières liées à ces délais.
Pour accélérer leur prise en charge, 52 % des sondés envisagent de consulter un autre spécialiste pour obtenir un second avis. Certains se tournent vers des approches alternatives : 22 % testeraient des pratiques comme l’aromathérapie ou le thermalisme, tandis que 13 % exploreraient des pistes de diagnostic via des groupes de patients ou des communautés en ligne.
Le recours à la technologie séduit également : 43 % des Français estiment que les médecins devraient utiliser davantage l’IA pour affiner les diagnostics. Une démarche particulièrement populaire chez les 18-24 ans (45 %) et les personnes ayant déjà connu cette situation (30 %).
Plus radicalement, 14 % accepteraient même un diagnostic uniquement posé par une IA.
Enfin, 13 % des Français envisageraient de se rendre à l’étranger pour consulter un spécialiste plus rapidement, et 6 % seraient prêts à acheter des médicaments ou dispositifs médicaux non approuvés en France.
Toutefois, ces alternatives ne font pas l’unanimité : 37 % des sondés déclarent n’en envisager aucune, faute de confiance ou par manque d’accès à des solutions viables.