Urgences : les syndicats hospitaliers décernent « la médaille d’or de la mauvaise foi » à Frédéric Valletoux

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Des représentants d'agents hospitaliers ont déploré aujourd’hui la "mauvaise foi" et le "déni" du ministre délégué à la Santé, selon qui la situation aux urgences serait, cet été, légèrement meilleure qu'en 2023, et ont de leur côté dénoncé "l'effondrement" croissant du système.

Urgences : les syndicats hospitaliers décernent « la médaille d’or de la mauvaise foi » à Frédéric Valletoux

© Midjourney x What's up Doc

Temps d'attente interminables sur des brancards, fermetures perlées : comme chaque été, des services d'urgence font les frais d'un manque d'effectifs chronique, criant en période de vacances. Mardi, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a estimé qu'une "cinquantaine d'hôpitaux" français "sont actuellement en tension". "C'est un peu mieux que l'été dernier" et mieux qu'en 2022, a-t-il estimé.

"Peut-être monsieur le ministre est-il encore sous l'effet euphorisant de l'ambiance des Jeux Olympiques", ironise aujourd’hui, dans un communiqué, la coalition Action praticiens hôpital (APH, 14 syndicats de praticiens), lui décernant la "médaille d'or de la mauvaise foi".

« Les politiques affichent un satisfecit béat »

"La situation sanitaire de notre pays poursuit sa dégradation programmée" et cela ne concerne "pas seulement les urgences", poursuit APH, évoquant des "lignes de Smur fermées, avec des retards de prise en charge pour des urgences vitales" ou encore de nombreuses fermetures de lits dans les services.

La situation est devenue "endémique sauf sur un site : celui de la clinique des Jeux Olympiques", fustige-t-elle.

"Si certains politiques affichent un satisfecit béat, les professionnels (...) observent non plus une dégradation mais un effondrement de notre système de santé", conclut APH.

Dans une interview à Libération, le président du syndicat Samu Urgences de France (SUDF), Marc Noizet, conteste aussi le chiffre donné par le ministre, selon lui "largement sous-estimé", et dénonce "l'habituelle communication ministérielle destinée à rassurer l'opinion".

A l’été 2023, 70% des Smur avaient tourné en mode dégradé

Selon une enquête du syndicat, "durant l'été 2023, un service sur deux avait dû fermer au moins une ligne d'urgence" et "70% des Smur" avaient tourné en mode dégradé.

"La situation n'a pas été meilleure cet été", et des CHU ont été affectés, "comme au Havre, à Caen, Rennes, Bordeaux et Grenoble. Laval, un gros service d'urgences, va même devoir fermer la nuit en septembre. Cela n'était jamais arrivé. Les difficultés sont généralisées et plus importantes que jamais", assure Marc Noizet.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/cest-de-la-medecine-de-guerre-rien-ne-va-plus-aux-urgences-de-brest-ou-les-patients

SUDF publiera mi-septembre son enquête annuelle sur ces fermetures estivales.

Avec AFP

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