Urgences : fin de crise à Cayenne ?

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Promesses à l'appui

Urgences : fin de crise à Cayenne ?

Praticiens et direction ont signé un accord le 17 août, qui devrait mettre un terme au conflit qui les opposait depuis plusieurs mois. Dix-sept urgentistes sur les 25 avaient menacé de quitter leurs fonctions en mai dernier, pour protester contre leurs conditions de travail.

Si les urgences métropolitaines ont (ou pas) pris un coup de chaud cet été, c'est encore sous les tropiques que la température est montée. Depuis le 3 mai dernier, les urgences de Cayenne ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête : la désertion de la majorité de leurs 25 urgentistes, à bout. Treize praticiens contractuels avaient alors posé leur démission et trois autres avaient demandé une mise en disponibilité. Pour le dernier, le départ était déjà prévu.

Des demandes simples

Mais vendredi, les urgentistes et la direction semblent s'être mis d'accord pour une sortie de crise. Un accord a été signé entre les deux parties. Parmi les promesses du CH de Cayenne figure l'embauche de praticiens, pour maintenir un minimum de 40 urgentistes dans le service, ce que demandaient les employés.

En tout, l'accord comporte 30 cases, qui concernent la gestion des ressources humaines et prévoient des modifications structurelles et logistiques (sécurisation des urgences, création d'un circuit court, modernisation du matériel...), explique le centre hospitalier dans un communiqué. Les urgentistes ont par exemple demandé d'avoir la "possibilité de faire des radiographies au lit du malade au déchoquage". Plus de personnel et meilleur matériel donc, rien de nouveau sous le soleil guyanais. A la fin de l'année 2019, tout doit être coché.

Cayenne, 27 °C toute l'année

Mais pour recruter les urgentistes qui manquent, les promesses pourraient bien s'avérer vaines. La directrice du CH, Agnès Drouhin, explique en effet que l'hôpital n'est pas responsable de la pénurie de médecins. "Il s'agit d'un problème d'attractivité. Si quinze urgentistes étaient venus frapper à notre porte, on les aurait embauchés tout de suite", a-t-elle ainsi déclaré. La directrice aurait aussi pu aller frapper à la porte des urgentistes.

Pendant l'été, les intérimaires ont pu combler une parti du manque. L'équipe a compté entre 28 et 30 membres en permanence, d'après la direction. A la rentrée, un nouveau chef de service doit faire son entrée, et il devrait apporter dans ses valises une dizaine d'urgentistes, assure Mme Drouhin.
Vingt-cinq moins un (si les autres démissionnaires se ravisent tous), plus dix : on arrive à 34. Il faudra aller chiner encore un peu pour le le compte soit bon. Ca sera sans compter sur Jérôme Cahuzac : d'après nos informations, l'ancien ministre aurait déjà quitté la Guyane.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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