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Après moins de 24 heures à l'Evêché, au siège de la police judiciaire marseillaise, cette femme de 39 ans a "rapidement reconnu les faits", a expliqué hier soir la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens, dans un communiqué détaillé.
"Dans un premier temps", la mère aurait d'abord "frappé son fils dans l'appartement" familial, vendredi 28 octobre, le jour où elle avait signalé sa "disparition". Puis elle l'aurait "emmené dans le « ravin »" (NDLR : au bord de l'Huveaune) où le corps sans vie allait être retrouvé avant-hier par le père et l'oncle de l'enfant.
C'est "sur place" qu'elle l'aurait alors tué, "à l'aide d'un couteau pris dans la cuisine", précise la magistrate, soulignant que l'enfant était "décédé dans l’après-midi vendredi 28 octobre, avant même le signalement de sa disparition".
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Les explications de la mère, qui a déclaré être "revenue peu de temps après (au bord de l'Huveaune) pour se débarrasser d'affaires", recoupent les "éléments recueillis (...) tant à son domicile que le long des berges" du fleuve, ainsi que les images des caméras de vidéo surveillance, a insisté Dominique Laurens.
Avant de découvrir le corps de l'enfant, avant-hier à la mi-journée, en bas d'une pente raide donnant sur l'eau, dans des herbes hautes et des broussailles, son père et son oncle avaient d'abord retrouvé sa veste, à 08H30 le matin, à une centaine de mètres de distance, également au bord de l'Huveaune, dans le quartier populaire de la Capelette.
"Elle était très protectrice de cet enfant, elle s'est battue" pour lui
La garde à vue de la mère, dès avant-hier soir, avait été motivée par les premiers constats de la police technique et scientifique dans l'appartement, qui laissaient apparemment peu de doute sur la thèse de l'infanticide.
Auprès des enquêteurs, la mère a évoqué "les crises" dont souffrait son fils de 11 ans, autiste, expliquant qu'"elle n’arrivait plus à gérer la situation" : "Ce jour-là", vendredi 28 octobre, elle a "estimé que cela ne finirait jamais", détaille la magistrate dans son communiqué.
Avant-hier, sur les lieux du drame, après la découverte du corps, la tante et l'oncle de l'enfant et des voisins avaient expliqué à l'AFP leurs recherches toute la nuit de vendredi 28 octobre, jusqu'à 3 heures du matin, puis encore toute la matinée de samedi 29 octobre jusqu'au dénouement tragique.
Selon eux, la mère leur avait expliqué vendredi que son fils lui avait échappé vers 16H00, à l'issue d'une promenade. Disparition qui avait été signalée au commissariat de police le plus proche, le jour même, dès 17H00.
"Je ne m'attendais pas à ce que ce soit ma sœur ", a réagi auprès de l'AFP la tante de l'enfant, reconnaissant "cogiter" et "faire les cent pas" depuis la veille. "Elle était très protectrice de cet enfant, elle s'est battue" pour lui, a-t-elle assuré à propos de sa sœur, rappelant "sa jeunesse de bonne vivante, une jeune femme rigolote, qui aimait la vie".
"Toute la famille a perdu deux êtres qui nous étaient très chers", a-t-elle insisté, oscillant entre incompréhension et volonté de comprendre ce geste.
Dès Avant-hier, la quadragénaire avait expliqué que sa sœur, séparée de son mari, s'occupait "à plein temps" de son fils, son seul enfant, et n'exerçait pas de profession : "J'avais essayé de l'aider pour qu'elle se fasse accompagner par des institutions spécialisées mais cela avait échoué".
Sur facebook plusieurs personnes ont réagi face à ce drame et ont témoigné de leur sympathie.
La garde à vue de la mère a été prolongée et celle-ci est présentée aujourd’hui à un juge d'instruction, en vue "d’une ouverture d’information judiciaire du chef de meurtre sur mineur de 15 ans", a indiqué la procureure.
Avec AFP
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