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Entre 2016 et 2022, les centres de santé (CDS) pluriprofessionnels, qui salarient des soignants, ont été confrontés à une augmentation importante de leurs charges d'exploitation (+82% du montant total, hors centres gérés par les collectivités territoriales), dans un contexte d'inflation et de raréfaction des professionnels, qui les pousse à augmenter les salaires, observe l'inspection générale des affaires sociales.
Cette hausse des charges n'a « pas été compensée par celle des financements », dont 80% correspond aux remboursements d'actes par l'Assurance maladie et les complémentaires santé.
Ces centres se retrouvent avec un déficit médian d'exploitation d'environ 10% de leurs dépenses, qui varie en fonction des types de gestionnaires, de 5% (associations) à 67% (centres universitaires). Un tiers parvient à dégager un résultat excédentaire.
Pour autant, la mission ne recommande pas de « modifications substantielles du modèle économique pour la majorité » d'entre eux.
Simplifier l’accès aux aides et mettre en place un bonus dans certains cas
Elle recommande un « accompagnement » des centres pour qu'ils parviennent à activer « l'ensemble des leviers » disponibles, comme l'amélioration de la « productivité » des médecins, qui suivent globalement moins de patients que les médecins libéraux, mais aussi l'extension des plages d'ouverture, la réalisation de téléconsultations, la gestion rigoureuse des agendas, etc.
Toutefois, ces centres, majoritairement implantés dans des zones « sous-denses » et défavorisées, contribuent largement à l'accès aux soins des plus précaires, souligne le rapport, qui suggère de « simplifier » l'accès aux aides dédiées et « d'étudier la mise en place de bonus » (précarité, implantation en quartier prioritaire de la ville...).
Ces centres pourraient aussi facturer des « dépassements » pour les « rendez-vous non honorés » par les malades, qui les touchent particulièrement.
Les auteurs appellent également à rémunérer le travail en équipe, tout comme la formation des jeunes soignants (stages).
En outre, ils souhaitent « l’émergence d’un nouveau modèle de financement » qui dépendrait moins du nombre d'actes et davantage du volume et du type de patients, pour les centres qui s'engagent dans « le partage des tâches entre médecins généralistes et infirmières », et vers l'augmentation de leur patientèle.
Cela pourrait « constituer une réponse à la désertification médicale », ajoute le rapport, notant que ce partage des tâches est largement développé dans plusieurs pays étrangers.
Selon ce rapport, 2.798 centres de santé étaient en activité fin 2022 dont 586 centres pluriprofessionnels, employant au moins un médecin généraliste et un auxiliaire médical.
Avec AFP