Un médecin ukrainien dans les ruines de son hôpital : « La situation ? Une saloperie. Beaucoup de cadavres, tu veux voir ? »

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Dans un hôpital en ruine de la banlieue Nord-ouest de Kiev, un médecin seul, continue de soigner au milieu du chaos, des ruines, et des tirs. Europe 1 l’a interviewé.

Un médecin ukrainien dans les ruines de son hôpital : « La situation ? Une saloperie. Beaucoup de cadavres, tu veux voir ? »

Les forces russes se rapprochent de Kiev. A Irpin dans la banlieue nord-ouest de la capitale, c’est déjà le chaos et la destruction. Ville désormais tristement célèbre, c’est là qu’a eu lieu le meurtre du journaliste américain du New-York Times, Brent Renaud, d’une balle dans la nuque, dimance 13 mars.

Là-bas, l’hôpital est en ruines, la ville a été plusieurs fois la cible des bombardements russes. Un médecin reste en sous-sol, sous les décombres de l’hôpital, pour essayer tant bien que mal de soigner, les nombreuses victimes. Un chaos qu’il décrit à un reporter d’Europe 1. « Je suis le seul docteur qui reste. Je m’appelle Andrei. La situation sanitaire ? Une saloperie, une saloperie. Beaucoup de cadavres. Tu veux voir ? Allez, on y va. »

La ville était le dernier verrou à l’Ouest avant Kiev. Là-bas c’est le chaos. Mais le médecin reste pour gérer l’ingérable, même si l’hôpital est fermé et détruit. L’artillerie gronde quasi en continu, les avions sillonnent sans cesse le ciel. Et au milieu des décombres des corps. Deux soldats ukrainiens. « Voilà nos combattants morts que je n’ai pas réussi à sauver ». Il montre le couloir en ruine : « Ici j’ai sauvé… Ici j’ai sauvé six personnes sur huit, j’ai échoué pour deux. » Bien sûr, plus d’électricité, donc plus de morgue, plus de personnel non plus pour s’occuper des victimes étendues dans les débris.

Et lorsque le reporter d’Europe 1, l’interroge, « Comment vous tenez ? »  Sa réponse : « Comme ça, tu vois bien, je suis docteur, je ne sais pas si je sauve, j’aide… Sauvez, c’est beaucoup dire ».

 

 

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