Un médecin du Cher, soupçonné d’agressions sexuelles sur des patientes, suspendu par l’ARS

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Suspecté d'avoir agressé sexuellement plusieurs de ses patientes, un médecin spécialiste du Cher a fait l'objet, la semaine dernière, d’une suspension immédiate de son droit d’exercer par l’ARS Centre-Val de Loire. Au moins trois plaintes ont été déposées contre lui.

 

Un médecin du Cher, soupçonné d’agressions sexuelles sur des patientes, suspendu par l’ARS

© Midjourney x What's up Doc

La décision a pris effet ce 24 décembre. Le praticien a été suspendu par l'instance régionale pour cinq mois, la durée maximale, selon une information du Berry Républicain.

Au moins trois plaintes ont été déposées par des patientes contre ce médecin, pour des faits commis entre 2021 et 2023.

Toutes décrivent des attouchements et des remarques totalement déplacées, sans lien avec le motif de leur consultation. 

Le CNOM du Cher a alerté l’ARS à la mi-décembre, alors que le mis en cause était entendu en garde à vue.

« La loi prévoit qu’en cas d’urgence, lorsque la poursuite de son exercice par un médecin expose ses patients à un danger grave ; le directeur de l’agence régionale de santé prononce la suspension immédiate du droit d’exercer », a expliqué l’ARS dans un communiqué. « Cette décision de suspension (...) n'est pas une sanction, mais une décision conservatoire, dans l'attente de la décision qui sera prise par l'instance ordinale. En parallèle, la Justice mène son travail ».

« J’étais tétanisée » 

Christelle, qui a consulté ce médecin à partir de décembre 2021, décrit à France Bleu un médecin au tutoiement facile, très tactile et aux propos totalement déplacés. 

Par exemple, lorsqu’elle lui demande la taille du comprimé qu’elle doit prendre, il lui répond : « tu mets bien plus gros que ça dans la bouche ».

Sophie, qui fait partie des premières plaignantes, affirme elle avoir été victime d’une agression sexuelle lors de sa quatrième consultation avec le médecin. 

Venue pour une douleur à l’épaule, elle explique qu’après lui avoir demandé d’enlever son pull, le praticien lui a retiré lui-même son débardeur et son soutien-gorge, sans autorisation. 

« Il met ensuite sa main dans ma culotte. Et il fait des pressions sur mes parties intimes. J’étais tétanisée », explique-t-elle.

C’est après en avoir discuté après des proches que Sophie prend conscience de la gravité des faits et décide de déposer plainte.

« Rendre les malades plus malades »

Avec le recul, elle considère avoir été piégée par le médecin : « Lors des consultations précédentes, j’étais avec ma mère, il ne faisait rien de déplacé. Mais il m’a demandé de revenir seule pour me poser des questions. Il savait forcément ce qu’il allait faire, et il savait que j’étais vulnérable », poursuit Sophie, toujours auprès de France Bleu.

Une troisième plaignante, Bénédicte, décrit une agression sexuelle subie en septembre 2023, alors qu’elle consultait également pour des douleurs à l’épaule. « D’un coup, il met sa main dans mon soutien-gorge et serre très fort mon sein gauche. Puis il repart et s’assoit comme si de rien n’était ».

Une agression qu’elle gardera pour elle pendant plusieurs mois, jusqu'à se résoudre, mi-décembre, à signaler le médecin à l’Ordre.

« Sur le moment, je n'ai pas eu la force. Mais il ne faut pas laisser passer ça. J'ai décidé de parler pour qu'il arrête de recevoir des femmes et de profiter de son statut pour rendre les malades encore plus malades quand elles viennent le voir », déclare-t-elle à la radio.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-medecin-esthetique-iserois-mis-en-examen-pour-viol-et-agressions-sexuelles-vingt-femmes

L’ARS encourage tout patient ayant subi un acte inapproprié de la part d’un professionnel de santé à le dénoncer, soit par courrier, soit via un formulaire en ligne. 

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