Un incubateur de cabinets médicaux de généralistes libéraux, à l’hôpital de Saint-Amand

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Une première en France. Trois cabinets de généralistes se sont installés au sein d’un hôpital. Là, ils reçoivent une aide financière, logistique et administrative.

Un incubateur de cabinets médicaux de généralistes libéraux, à l’hôpital de Saint-Amand

© IStock

Pour apporter une solution aux déserts médicaux, une association de médecins généralistes a créé des cabinets qui se sont installés au sein de l'hôpital de Saint-Amand-les-Eaux. Dans une ancienne salle de réunion, des murs ont été dressés, repeints pour transformer ce lieu inutilisé en trois cabinets médicaux tout équipés.

« C’est une idée qui date de 2017, se remémore Anthony Haro, médecin généraliste et titulaire d’un master de l'EDHEC Business School. A cette époque, la ville de Saint-Amand s'est inquiétée du manque de généralistes et l'hôpital a un peu paniqué face à une arrivée de plus en plus importante de patientes et patients. » Avec le soutien de la ville, l’appui de l’association dont il est président, la SPEMED et l'hôpital, ils se lancent ensemble dans ce projet : transformer cette grande salle de réunion en un lieu d’accueil pour de futur·es généralistes. Première étape : trouver des fonds pour faciliter l’installation des jeunes médecins et favoriser leur bien-être au travail. Dans un premier temps, c’est la ville qui va financer cette installation, Anthony Haro et ses copilotes vont eux s’emparer du projet de façon bénévole.

Un incubateur sur trois ans

Deux ans plus tard, de jeunes diplomé·es posent leurs valises et commencent à recevoir des patient·es pas mécontent·es de trouver une généraliste dans le coin. « Une part importante des personnes que l’on a vu arriver ici n’avait pas de généralistes, » continue cet ancien praticien hospitalier. Dans cet incubateur, les jeunes généralistes peuvent rester trois ans, le temps de trouver leur marque et d’être accompagné·es au lancement de leur cabinet. Là, ils sont épaulés, formés. Tout est pris en charge depuis la recherche d’un appartement à la gestion administrative du cabinet. A cela, s’ajoute le réseau de l'hôpital.

En plus de cet incubateur, la SPEMED a lancé une aide pour les médecins qui partent à la retraite et un accompagnement pour les lycéen·nes qui voudraient devenir médecins. « Nous avons créé une communauté de médecins qui s’entraident et qui organisent des temps ensemble, comme des déjeuners ou des apéros, continue Anthony Haro. On voulait retrouver une attractivité sur le territoire mais aussi faire en sorte que les médecins qui viennent ici et s’installent dans l’incubateur restent après dans la ville. »

Une aide aussi pour les départ en retraite

Côté médecins seniors, l’idée est de les accompagner pour qu’ils partent l’esprit tranquille et que leur patientèle ne se retrouve pas face à une rupture de soins. “On va par exemple aider à la numérisation des dossiers, ou alors permettre une sorte de partenariat entre médecins juniors et seniors pour que la passation se fasse de façon fluide et sans encombre.”

Cinq ans plus tard, ce pari est gagnant pour la ville. Car depuis la mise en place de ce projet au sein de l'hôpital, la ville de Saint-Amand-les-Eaux, a connu cinq départs à la retraite de généralistes et huit nouvelles installations. “On avait prévu trois ans d’incubation, au bout d’un an et demi, elles sont parties pour fonder leur cabinet à 300 mètres, ce qui va nous permettre d’accueillir de nouvelles personnes.”

Contactées à plusieurs reprises, les médecins étant passées par l’incubateur ou étant dans l’incubateur n’étaient pas en mesure de répondre à nos questions.

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