
Vendredi 18 avril, un ancien candidat aux législatives a publié un tweet sur X (ex-Twitter) : une plaque visible dans une structure de soin de l’Oise avec les noms et prénoms des médecins y exerçant. Ce que Guillaume Bensoussan, auteur du tweet, leur reproche : tous sont d’origine maghrébine.
Il affirme ironiquement : « Le Grand-Remplacement est une théorie raciste et complotiste d’extrême-droite. » Le tweet, aussi raciste qu’honteux, a été vu plus de 17 millions de fois. Des dizaines de milliers d’interactions en ont découlé, entre citoyens offusqués, partisans de la théorie du Grand-Remplacement et soignants en colère.
Qui est l’auteur du tweet, Guillaume Bensoussan ?
Docteur en chimie, Guillaume Bensoussan a 31 ans. Il réside en Israël depuis une dizaine d’année et s’est porté candidat aux législatives pour la 8e circonscription des Français de l’étranger comprenant l’Italie, le Vatican, Saint-Marin, Malte, la Grèce, Chypre, la Turquie et Israël. Membre du parti d’Éric Zemmour, Reconquête, il est connu sur X pour ses tweets polémiques, islamophobes et racistes.
Pour une vision plus précise des idées portées par Guillaume Bensoussan, il détaille dans une interview pour Qualita, un média israélien basé en France : « Je dis que l’Islam n’est pas compatible avec la République, que l’immigration doit être stoppée, qu’il y a un Grand-Remplacement démographique. Toutes ces choses, sont aussi celles qui font exploser l’antisémitisme. »
« Ce n’est pas un ‘grand remplacement’, c’est une nécessité »
Dans les commentaires du tweet, les internautes prennent la défense des soignants. « Ces médecins n’ont rien volé à personne. Ceux formés hors de France ont dû passer des épreuves redoutables. Ils exercent là où beaucoup refusent d’aller. Sans eux, nos hôpitaux s’effondreraient. Ce n’est pas un ‘remplacement’, c’est une nécessité », peut-on lire par exemple.
Des responsables politiques ont également pris la parole. Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne, a commenté : « Honte à vous. Merci aux médecins qui acceptent de travailler aux urgences de l’Oise et de sauver des vies tous les jours. »

D’un autre côté, des réactions encore plus choquantes ont émergées, allant dans le sens de Guillaume Bensoussan : « Et pendant cela de brillants étudiants français se font éliminer par le numerus clausus, on fait venir des étrangers dont on ne contrôle même pas la formation », ou encore « Ce pays me fait honte ! On importe des basanés pour les mettre médecins ! »
Bref, si quelques « twittos » et figures politiques (comme Éric Zemmour) soutiennent l’ancien candidat aux législatives, la majorité des gens s’indignent. À commencer par les médecins de l’Oise eux-mêmes.
Les professionnels de santé montent au créneau
Dr Haissam Chaker est un des soignants visés par le tweet. Dans un article d’Ici Hauts-de-France, il se dit choqué : « On ne s’attendais pas du tout à une affaire pareille. Tous ces médecins-là, chez nous, sont des médecins français, diplômés de l'État français, qui ont travaillé dans les universités, dans les hôpitaux français »
Il qualifie ce post de campagne politique « raciste, diffamatoire et discriminatoire » contre un groupe de médecins qui pratiquent dans l'Oise depuis 35 ans.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-racisme-en-sante-une-realite-scientifique-pour-le-snjmg
Il poursuit : « Tout ce qu'on veut, c'est soigner les gens. On ne comprend pas l'objectif de cette attaque, parce qu'on est tous français. Nos médecins travaillent dur, ils travaillent le samedi, le dimanche, les jours fériés, 24h/24, toutes les nuits, ils n'ont pas de vie familiale correcte parce qu'ils font des gardes tout le temps. »
Une de ses collègues, Dr Massinissa Berghout le rejoint : « Que les médecins viennent de Mars ou de Jupiter, ce n'est pas mon problème. L'essentiel, c'est qu’ils soient agréés par les instances du Conseil de l'Ordre des médecins qui sont notre garant. »
Comment comprendre que l’on ait pu refuser à tant de jeunes français et françaises de faire des études de médecine en France pour finalement se retrouver à devoir qualifier, avec parfois, beaucoup de légèreté, des étrangers formés dans des pays n’ayant pas toujours l’excellence de nos formations. La faute, la très grande faute à nos politiques de tous bords