Trump : My mother had me tested

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Le Président américain refuse l’évaluation psychiatrique

Trump : My mother had me tested

Donald Trump, après un an de présidence, va passer le traditionnel examen médical. Mais celui-ci n’inclura pas de bilan psy, comme le réclament de nombreux responsables politiques outre-Atlantique, qui le jugent instable. WRONG ! C’est juste qu’il est incompris, en tant que « génie… et génie très stable, en plus ».

Dès l’investiture de Donald Trump comme candidat républicain aux élections nationales américaines, Hillary Clinton avait lancé une idée qui, depuis, tourne autour du président américain telle une mouche très insistante : sa santé mentale ne lui permettrait pas de mener correctement à bien ses fonctions.

La polémique est relancée, à la suite de la publication du livre de Michael Wolff, Fire and Fury : Inside the Trump White House, et à l’occasion de la traditionnelle – bien que facultative – visite médicale présidentielle. Donald Trump passera bien chez le médecin, mais aucune évaluation psychiatrique n’est prévue.

La règle de l’eau dorée

Santé mentale et présidence, l’histoire ne date pas d’hier aux États-Unis. Lors de l’élection de 1964, qui opposait le démocrate Lyndon Johnson au républicain Barry Goldwater, ce dernier a fait l’objet d’une campagne de dénigrement. Un magazine tout juste créé, et aimant la polémique, lance un sondage auprès de psychiatres du pays sur la santé mentale du candidat. Sur 12 000 ayant répondu, 1 189 l’ont déclaré « psychologiquement inapte » à la fonction présidentielle.

Depuis, la « Goldwater Rule » a été instaurée. Elle interdit aux psychiatres américains d’effectuer un diagnostic sur une personnalité publique. La polémique est revenue sur le devant de la scène, lors du second mandat de Ronald Reagan. Dans la presse, des soupçons de déclin cognitif du président émergent dans les années 80. Ils seront vérifiés à l’annonce de sa maladie d’Alzheimer, en 1994.

Bonne santé physique

Sur le plan physique, en attendant la publication des résultats de cette année, rien ne semble bien choquant pour un homme de plus de 70 ans. En septembre 2016, pendant la campagne présidentielle, le médecin de toujours de Donald Trump, le Dr Harold Bornstein, l’avait déclaré « en excellente forme », ajoutant même que « s’il est élu, je peux affirmer sans contestation possible que M. Trump sera l’individu le plus sain jamais élu à la présidence ». À se demander si Donald Trump n’avait pas écrit la lettre lui-même...

Le président souffre d’un surpoids modéré, avec une taille d’environ 1,90 m pour 107 kg (IMC 29,5). ECG, radio pulmonaire, écho et glycémie étaient normaux il y a un an. Il prend du Crestor pour son cholestérol, et de l’aspirine à faibles doses en prévention cardiaque, du propecia contre la chute des cheveux, et des antibiotiques pour traiter son acné rosacée. Ses examens sanguins, testostérone et PSA, sont dans la norme. Pas si mal pour un grand consommateur de fast food.

Trump, narcissique malfaisant ?

Avec l’arrivée de Donald Trump sur la scène politique, les psychiatres sont à nouveau sortis de leur silence. Mi-décembre 2016, entre sa victoire aux élections et son investiture, trois praticiens de renom (Judith Herman, Harvard, Nanette Gartrell et Dee Mosbacher, université de Californie) avaient fait part de leur « forte préoccupation », au regard de « son impulsivité, son hypersensibilité à la critique et son apparente incapacité à distinguer les fantasmes de la réalité ».

D’autres l’accusaient d’être « mentalement dangereux », et d’être un « narcissique malfaisant », c’est-à-dire souffrant de troubles antisociaux, agressifs et sadiques.

Un intérêt limité

Trump doit-il être évalué psychologiquement ? L’idée fait débat, entre secret médical, oppositions politiques et sécurité nationale et internationale. Dans le Washington Post, Richard Friedman, professeur de psychiatrie au Weill Cornell Medical College, s’est posé la question. Sa réponse est catégorique : c’est non.

Qu’apporterait une évaluation ? Des indices éventuels d’anxiété, de dépression ou d’abus d’alcool caché. Ces types de troubles mentaux « sont loin d’être étrangers à la Maison Blanche : 18 des 37 premiers présidents on présenté ces désordres psychiatriques au cours de leur vie, dont 10 pendant leur séjour à la Maison Blanche », explique le Pr Friedman.

Une évaluation neurocognitive ? Elle pourrait révéler des déficits de l’attention, de la mémoire à court-terme, mais « pourrait difficilement disqualifier un président en exercice ».

Comme à son habitude, Donald Trump a répondu à la polémique par deux tweets aux accusations sur sa santé mentale, se qualifiant modestement de « génie très stable ». On vous laisse juge (voir les critères de l’Association américaine de psychiatrie dans l’encadré ci-dessous).
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Cinq critères parmi ces neuf permettent de qualifier une personnalité narcissique, d’après l’Association américaine de psychiatrie :

1 - Sens exacerbé de la personnalité (ex : exagère ses propres succès et talents, s’attend à être reconnu comme supérieur à ses pairs, sans accomplissent particulier)
2 - Fantasmes de succès, de pouvoir, d’intelligence, de beauté ou d’amour illimités
3 - Sentiment d’être spécial, unique, ne pouvant être compris que par des personnes ou des institutions de rang supérieur
4 - Demande excessive d’admiration
5 - Sens exacerbé de la récompense, du traitement de faveur ou du ralliement à ses intentions
6 - Manque de scrupules vis-à-vis des autres lorsqu’il s’agit de réaliser ses objectifs
7 - Manque d’empathie
8 - Sentiment que les autres sont envieux
9 - Attitudes arrogantes et hautaines

Source:

Jonathan Herchkovitch

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