Tout le monde dit non aux professions médicales intermédiaires !!

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Décidément, personne ne veut de la création de professions médicales intermédiaires proposée par Olivier Véran : ni les médecins hospitaliers, ni les médecins libéraux, ni le Cnom, ni les doyens...

Tout le monde dit non aux professions médicales intermédiaires !!

Après les syndicats de médecins hospitaliers, ce sont maintenant les syndicats de médecins libéraux qui s’en prennent à la proposition de loi sur la création de professions médicales intermédiaires. Pour rappel, il y a dix jours, le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé que la création de professions médicales intermédiaires allait être discutée à l’Assemblée nationale via une proposition de loi déposée par la députée en Marche Stéphanie Rist. Dans ce texte, on peut lire que "le chapitre Ier est consacré à la création d’une profession médicale intermédiaire qui répond à la mesure 7 des conclusions du Ségur de la santé. En effet, l’exercice légal de la médecine en France conduit à un cloisonnement important des professionnels de santé avec d’une part le médecin diplômé d’un bac +10 et d’autre part l’infirmière titulaire d’un bac +3 », énonçait cette proposition de loi.

Les médecins libéraux opposés

Les syndicats de PH avaient rejeté en bloc cette PPL et ils sont maintenant suivis par les syndicats de médecins libéraux !! Dans un communiqué, le bloc, MG France, La CSMF, FMF, SML, s’opposent « très fermement à cette création pour plusieurs raisons ».
D’abord, l’échelon intermédiaire entre l’IDE et le médecin existe d’ores et déjà : il s’agit de l’infirmière en pratique avancée (IPA) : « Ce n’est pas le moment de créer une profession intermédiaire dont on voit mal où elle va se situer : en concurrence avec les IPA ? Cela ne remet-il pas en cause l’universitarisation de la formation en soins infirmiers ? », se demandent les syndicalistes. Aussi, pour nombre de médecins, cette profession médicale intermédiaire rappelle les "officiers de santé" de triste mémoire : « Le corps des officiers de santé permettait d’exercer la médecine sans en avoir le titre. En réalité, ceci s’est traduit par un consumérisme médical accru puisque les patients de l’époque allaient voir l’officier de santé puis le docteur en médecine. » Autre argument contre la création de cette nouvelle profession de santé : plutôt que de créer un échelon intermédiaire, autant revaloriser les médecins, en particulier les MG. Les médecins libéraux demandent donc l’abandon de cette proposition.

Le Cnom aussi

Idem pour le conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) qui a refusé de se charger d’une mission exploratoire sur le sujet. Dans un communiqué du 13 novembre dernier, le Cnom annonce que le ministre de la Santé à l’issue du ségur de la santé l’été dernier, avait voulu « confier au conseil national de l’Ordre des médecins et au conseil national de l’Ordre des infirmiers le pilotage d’une mission exploratoire pour la création d’une nouvelle profession médicale intermédiaire ». Seulement, aucune lettre de mission n’est jamais parvenue au Cnom qui a découvert avec stupeur cette proposition de loi, les plaçant face au fait accompli. Face à tant de goujaterie, « le CNOM a informé ce jour le ministre des Solidarités et de la Santé qu’il ne conduirait pas, en l’état, la mission qui devait lui être confiée ». Pour l’ordre des médecins, comme pour les syndicats de médecins libéraux, la priorité reste la mise en œuvre du nouveau statut d’IPA. « L’Ordre des médecins demande par conséquent le retrait du Chapitre Un de la PPL du groupe LREM », ajoute le Cnom. 

Autres opposants notoires à ce projet de loi : les présidents des conférences des doyens des facultés de médecine, de pharmacie et d’odontologie. Pour eux, le timing de cette PPL est quelque peu précipité. Une « telle évolution professionnelle ne peut être envisagée sans la contribution des structures de formation et sans l'avis de l'ensemble des responsables professionnels ». Ils ajoutent : « "Le modèle économique de cette nouvelle formation universitaire et son attractivité ne sont pas stabilisés. Il n'est pas encore possible de faire une évaluation et un retour des professionnels eux-mêmes ». Bref, il semble bien qu’Olivier Véran ait fait l’unanimité contre lui. 

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