Sanofi refuse de vendre de l'hydroxychloroquine à Raoult et demande à Véran de trancher

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Dans un courrier rendu public, le directeur général de Sanofi Olivier Bogilot fait part de sa décision de stopper les approvisionnements en hydroxychloquine à l'IHU Méditerranée, tout en demandant, in fine, au ministre de la Santé de trancher. 

Sanofi refuse de vendre de l'hydroxychloroquine à Raoult et demande à Véran de trancher

Qui du ministère ou de Sanofi freine des quatre fers pour ne pas approvisionner l’institut hospitalo-universitaire méditerrannnée en hydroxychkoroquine ? C’est la question que se pose le directeur de cet institut, le professeur Didier Raoult, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. 

Comme pour éclaircir ce point, le président de Sanofi, Olivier Bogilot, a adressé ce 30 octobre une lettre au ministre de la Santé, Olivier Véran, pour savoir quelle conduite adopter au sujet de l’approvisionnement de l’IHU Méditerranée en hydroxychloroquine. Le PDG de Sanofi explique son dilemme au locataire de l’avenue Duquesnes : bien que ne possédant aucune AMM dans l’indication Covid19, le Plaquenil® (nom commercial pour l’hydroxychloroquine) a été commandé en grosse quantité début septembre par les pharmaciens de l’IHU Méditerranée. Les laboratoires Sanofi n’ont pas donné suite à cette demande. 
 

Situation "très sensible"

Sanofi rappelle également qu’il a informé « la direction générale de la santé, et l’ANSM de cette situation très sensible afin de les alerter sur la nécessité d’encadrer une telle utilisation hors AMM, soit au travers d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) soit par la mise en œuvre d’une étude clinique ». Le laboratoire indique également que la demande de RTU n’a pas été accordée au Plaquenil® dans l’indication Covid19.
Par conséquent, dans un autre courrier du 19 octobre dernier, Sanofi a indiqué à l’IHU que « l’hydroxychloroquine est à ce jour uniquement disponible en France par le biais de l’AMM de la spécialité pharmaceutique, Plaquenil 200 mg, indiquée dans le traitement de certaines affections rhumatologiques, et de certains lupus, ainsi que dans la prévention des lucites ».
Par ailleurs, a rappelé Sanofi dans sa missive à l’IHU, « la prescription d’un médicament hors AMM par un médecin s’entend en effet au cas par cas et justifiée par les données acquises de la science ». Pour Olivier Bogilot, « ces conditions ne sont plus réunies, dans la mesure où l’AP-HM organise cette prescription à large échelle ». Le président de Sanofi ajoute qu’"aucun protocole de RIPH n’a été déposé et/ou validé par les autorités compétentes dans le traitement de la maladie Covid19 ». Pour toutes ces raisons, Olivier Bogilot conclut son courrier en affirmant qu’il lui « est impossible de donner suite aux commandes de l’AP-HM dans les quantités toujours importantes et ce, afin de préserver l’intérêt de la sécurité des patients ». 

Toutefois, Sanofi demande in fine au ministre de la Santé de trancher cette question épineuse, et d’indiquer si Sanofi peut, oui ou non, fournir de l’hydroxychloroquine à l’IHU : « Je souhaite aujourd’hui m’en remettre à la sagesse du Gouvernement et plus spécifiquement à celle de votre ministère, seul légitime pour trancher cette question délicate ». 

Didier Raoult de son côté dit vouloir saisir le Conseil d’État quant à la décision de Dominique Martin, directeur général de l’ANSM, de ne pas accorder de RTU à l’hydroxychloroquine, et souhaite aussi attaquer en justice le directeur général de l’ANSM, car il mettrait en péril « la santé des Français ». 

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