Réforme des études de santé : les kinés se rebiffent

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La kinésithérapie doit être intégrée au nouveau dispositif d'accès aux études de santé, demandent les syndicats représentatifs chez les masseurs-kinésithérapeutes libéraux.

Réforme des études de santé : les kinés se rebiffent

Nouvel épisode du trépidant feuilleton de la réforme des études de santé. Le Syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) souhaite que la filière kinésithérapie soit intégrée au futur dispositif d'accès aux études de santé.
 
Présenté en conseil des ministres le 13 février, le projet de loi de santé prévoit en effet la refonte de la première année commune aux études de santé (Paces) pour les filières de médecine, pharmacie, maïeutique et odontologie ainsi que celle du troisième cycle.
 
En revanche, pas la moindre mention, pas la moindre once de zest de trace de la filière kinésithérapie dans le projet de loi. « On n'est pas inscrits, on est inscrits nulle part », déplore Mickaël Mulon, le président de la SNMKR, à deux doigts de nous arracher quelques larmes. Il souhaite donc « que soit rajouté kinésithérapie » dans le projet de loi de santé, à l'instar de la médecine, de la maïeutique, de l'odontologie et de la pharmacie.
 
Rajouté ? Pas rajouté ? Peut-être ? Un jour ? Jamais, jamais, jamais ? Le suspense reste entier, pour ne pas dire insoutenable, puisque le projet de loi n’a pas encore fixé les détails du dispositif qui remplacera la Paces. Dans l’attente des textes réglementaires, Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, en a néanmoins tracé les principaux contours.
 
Si tout se passe comme prévu, les étudiants pourront « démarrer leurs études par une première année universitaire, qui peut être soit majoritairement composée de disciplines de santé, soit majoritairement composée d'autres disciplines, mais dans tous les cas avec des mineures en discipline de santé », avait expliqué Frédérique Vidal le 19 février dernier lors des Contrepoints de la santé.
 
Conséquence : les étudiants ne seront plus « obligés d'aller s'inscrire dans une université avec une faculté de médecine » et pourront donc se rendre dans « n'importe quelle université », avait ajouté la ministre. Ce qui permettrait de lever le frein de la nécessaire mobilité induite par les études de santé.
 
Pour Mickaël Mulon, le modèle tracé « correspond exactement à ce qui est mis en place » aujourd'hui en filière de kinésithérapie. Cela légitime donc la demande d'intégration de la filière de kinésithérapie qui est selon Mickaël Mulon portée par les deux syndicats représentatifs chez les masseurs-kinésithérapeutes libéraux (SNMKR et FFMKR), mais aussi l'ordre, le Syndicat national des instituts de formation en masso-kinésithérapie (SNIFMK) ou la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek).
 
Enfin, le SNMKR demande que la reconnaissance de la filière soit « matérialisée par une UE (unité d'enseignement, ndlr) spécifique dans toutes les universités » en première année d'études, ce qui n'est pas proposé systématiquement.
 
Quant à la Fnek, elle a alerté sur « la situation financière critique et alarmante » des étudiants en kinésithérapie, du fait des coûts variables de la scolarité selon les IFMK, dans un communiqué publié début février.
 
Pour l’instant, Frédérique Vidal s’est bornée à déclarer lors des Contrepoints de la santé que « le sujet des kinésithérapeutes est un sujet que je n'oublie pas ». 
 

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Avec APMNews

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