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Alors que la question de la prescription du Truvada à titre préventif contre le sida fait l’objet d’un débat depuis les résultats de l’étude Ipergay, le Dr Michel Ohayon décrit les méthodes de prévention, appliquées par le centre 190, premier et unique centre de santé sexuelle en France qui a ouvert ses portes en 2010. « La prévention telle qu'elle est pratiquée au 190 ajoute des techniques médicales aux stratégies classiques (information, counseling ». Pour ce faire, le centre 190 propose un dépistage exhaustif de toutes les IST tous les 6 mois aux séronégatifs « Ce check-up est aussi proposé aux séropositifs. Ils croient le plus souvent qu'ils sont suivis pour ça à l'hôpital, ce qui n'est pas du tout exact. Ils bénéficient de tests sérologiques de temps en temps à l'occasion de leurs bilans sanguins de surveillance du VIH, mais certainement pas de recherches bactériologiques en dehors de symptômes francs. Séropositif ou séronégatif, le check-up est aussi utille pour repérer des difficultés, des troubles sexuels, des conduites addictives qui participent aux prises de risque », explique Michel.
Une prise en charge dès la primoinfection
Au-delà de la stratégie de la prévention, le centre 190 propose une prise en charge des séropositifs dite de primo infection. « La primo-infection est le moment où le risque de transmission est le plus élevé (50% des contaminations se fait à ce moment). Si elle est repérée et traitée immédiatement, la chaîne de transmission est brisée. Nous avons reçu en 2014 45 personnes en primoinfection ce qui est énorme, même en comparaison des grands services hospitaliers parisiens. Quant au traitement universel, il est extrêmement bien perçu par les personnes qui découvrent leur infection VIH si on le leur propose rapidement. Ça change complètement la manière dont ils vont vivre leur maladie et, surtout, leur sexualité car ils seront soulagés de l'obsession de la transmission. Rappelons tout de même que le traitement prévient la transmission mieux que la PreP et probablement même mieux que le préservatif", analyse Michel.
Crédit photo : Sarayut Hyongsit
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Léa Drouelle