« Pourquoi aller se noyer dans des environnements encombrés de start-up ? Ici, il y a de la place » : à Dijon, moutarde, cassis et innovation

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Jeunesse des acteurs, présence de poids-lourds du dispositif médical et de la santé, envie de faire ensemble et de le faire savoir... BFCare, PMT Santé, Santenov, OnHealth, depuis 3 ans la mayonnaise de l'innovation est en train de prendre à Dijon. 

« Pourquoi aller se noyer dans des environnements encombrés de start-up ? Ici, il y a de la place » : à Dijon, moutarde, cassis et innovation

Écoute, visibilité, disponibilité des organismes de soutien à l’innovation. C’est ce qui a fait basculer Jean-François Pugnot, le créateur de la société mYXpression. Basée sur l’IA, sa solution mouline des datas pour offrir des « choix de meilleur traitement » en matière de biothérapie, par exemple pour l’arthrite rhumatoïde. « C’est un bon choix de se poser à Dijon. Il y a de la place. Les structures de support ont du temps pour nous et elles sont accessibles. Pourquoi aller se noyer dans des environnements encombrés de start-up ? ». 

Dijon est idéalement située entre Paris et Lyon, avec de l’espace, pas d’embouteillages… et de la bonne gastronomie. Mais surtout, depuis 5 ans la dynamique santé entre entreprises, laboratoires et structures de soutien au développement ne fait que croître autour de la ville bourguignonne. « Santenov est notre nouveau point de ralliement », explique Marc Maynadié, le doyen de la faculté des sciences de santé

Lancée en 2021, cette initiative s’attache à remettre Dijon sur la scène de l’innovation en santé, avec pour mission d’assister et de soutenir des porteurs de projet, de les aider à naviguer et à se développer. De leur côté, les entreprises du secteur sont regroupées au sein de BFCare, « Bourgogne for Care » : depuis 2016, une sorte de club pour leur permettre d’échanger sur leurs problématiques communes. Son vice-président, Patrick Alexandre, est lui-même créateur d’une société innovante, Crossject, autour d’un principe d’injection sous haute pression, sans aiguille. 

Innover en santé pourrait paraître très novateur en Bourgogne

Pourtant, il y a 25 ans le territoire abritait encore le 4e poids-lourd de l’industrie pharmaceutique française, le groupe Fournier, né et développé à Dijon. Mais dans les débuts 2000, le jeu de la concurrence et des intégrations du secteur a eu raison du groupe familial. 

Il en reste quand même la florissante Urgo, centrée sur les pansements et bandages ainsi que sur la peau synthétique, avec ses 4 lettres qui résonnent comme le centre de la BoURGOgne… « En tout cas, c’est l’histoire que l’on aime raconter aujourd’hui », sourit Jean-François Robert, son responsable Recherche, Innovation et Développement. Même si l’origine de cette marque est probablement liée à « urgence »... 

« Cependant, à l’époque de la création des pôles de compétitivité en France, la santé a eu moins de visibilité et les acteurs locaux ont tranché pour l’alimentaire en créant Vitagora : alimentation et nutrition », relate Fouad Bounouidrate, responsable du secteur Santé au service Développement économique et Enseignement supérieur à la métropole de Dijon. « L’agroalimentaire dominait alors, avec Unilever qui avait racheté Maille et Amora, un vignoble de portée internationale, de la crème de cassis, une école d’ingénieurs agroalimentaire et un gros centre de recherche INRAE. » 

Le dispositif médical en bonne posture

Aujourd’hui, à l’échelle régionale, la santé a le vent en poupe avec quand même 3 entreprises cotées en bourse : Inventiva, Crossjet, Oncodesign. La (nouvelle) région Bourgogne-Franche-Comté est classée au 2e rang en nombre d’entreprises sous-traitantes du dispositif médical. Derrière Auvergne-Rhône-Alpes, mais devant la Nouvelle Aquitaine. « Des chiffres de 2021 du SNITEM, reconfirmés en 2023 » rappelle Renaud Gaudillière, directeur du Pôle de compétitivité des microtechniques (PMT), basé à Besançon

PMT – initialement centré sur la microtechnique, les microsystèmes, la micromécanique de précision – s’intéresse de près à la filière santé. Ce sont tout de même 400 entreprises et 10 000 salariés concernés sur le territoire ! « Pour propulser les projets, nous avons créé il y a 3 ans l’accélérateur de start-up, boosté par le programme santé financé par la région », annonce Renaud Gaudillière. Déjà, 20 entreprises de biotech et medtech sont accompagnées. « Nous surfons sur la période post-Covid : le Gouvernement a compris qu’il devait réintégrer son industrie, rapatrier son outil de production, s’appuyer sur les territoires. Entre Dijon et Besançon, nous avons toutes les compétences pour créer un dispositif, franchir toutes les étapes réglementaires et l’apporter au lit du patient. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/la-france-un-pays-dinnovation-en-sante-condition-de-transformer-lessai

Médecine personnalisée théranostique, réadaptation, médecine régénérative : les 3 axes stratégiques de Santenov accordent les acteurs. L’édifice Campus#2 sera livré fin 2025 sur la métropole de Dijon : il accueillera écoles d’ingénieurs, salles blanches et start-up en développement. Un nouveau virage « innovation santé » pour Dijon et sa grande région qui, après le Centre des sciences du goût et de l’alimentation, repartent sur leurs fondamentaux historiques !

 

Le CHU de Dijon en quelques chiffres

2315 étudiants médicaux et paramédicaux (2022)

19ème place au classsement des CHU (2023)

1452 recherche en cours (2022)

7 axes prioritaires : lipides, cancer, imagerie, gènes, numérique, vision 360°, nutrition

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