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Il y a plusieurs années, Christine Lévêque a fondé un centre de médecine intégrative appelé Résilience. Au vu de sa spécialité, ce centre se consacre à la santé féminine. Elle explique avoir vu un impact positif sur les patients, mais aussi sur les professionnels de santé qui « retrouvent un sens » à leur exercice.
En janvier 2025, elle fonde l’association Vie&MOI en compagnie d’Émilie Joyeux, médecin gynécologue, et de Laure Fabre, sage-femme. Leurs objectifs : regrouper des professionnels de santé qui détiennent une expertise que ce soit des médecins, des sage-femmes, des paramédicaux, ou d’autres thérapeutes afin d’améliorer la qualité de vie des patients. « Nous voulons créer un réseau de professionnels de santé qui veulent intégrer cette médecine dans leur exercice pour pouvoir ensuite se coordonner sur des territoires locaux. »
Le Dr Christine Lévêque décrit sa pratique, au sein de Vie&Moi, comme étant une réponse pour les patientes qui continuent de souffrir d’invalidité, de douleurs, de retentissements psycho-sociaux malgré un traitement médical satisfaisant pour leur pathologie. Son but est d’accompagner les patientes, en dehors du champ de compétence des médecins en facilitant le recours aux thérapies cognitives, comportementales, la méditation, la kinésithérapie, une amélioration de l’hygiène de vie, etc. Christine Lévêque reste très claire : ces approches sont à utiliser avec et jamais à la place des soins conventionnels.
Former les médecins, mais aussi les patients
Pour Christine Lévêque, « la médecine conventionnelle va soigner mais ne va pas forcément améliorer la qualité de vie. » Mais, pour bien soigner, il faut aller au-delà du simple acte médical selon la gynécologue. Par exemple, « si vous vous êtes fracturé l'épaule, qu’on vous opère mais que vous avez encore mal alors que cliniquement tout va bien : comment faire ? » L’association Vie&MOI propose des formations à destination des médecins pour que ceux-ci apprennent à mieux accompagner, à déléguer et à communiquer.
La communication est une notion importante de la médecine intégrative. Christine Lévêque estime qu’en tant que médecin « on nous a appris à faire un diagnostic et à donner un traitement. Mais, on ne nous apprend pas à former les patients à leur pathologie. »
Lorsqu’un diagnostic tombe, le malade n’a pas les clés pour savoir adapter son mode de vie. Et le médecin ne peut pas se permettre « de passer deux heures à tout lui expliquer. » La faute au système de soin qui ne valorise pas cet accompagnement, et à la pénurie de médecins qui pousse les soignants à consulter à la chaine.
En revanche, la médecine intégrative offre aux patients la possibilité de consulter différents professionnels, chacun apportant un éclairage spécifique sur les comportements à adopter. Ainsi, un nutritionniste pourra par exemple conseiller une alimentation adaptée pour améliorer le bien-être, un psychologue aider à intégrer et accepter un diagnostic, tandis qu’un kinésithérapeute contribuera à restaurer l’autonomie d’un patient confronté à des limitations motrices.
À terme, l'association Vie&MOI aimerait diffuser les principes de la médecine intégrative à l'ensemble des spécialités médicales, sans se cantonner à la santé des femmes.
Si la médecine intégrative séduit, certains restent sceptiques. En effets, l’utilisation de « thérapies complémentaire » ou « médecine non-conventionnelle » divise. Christine Lévêque, dans son centre de médecine intégrative, ne fait pas appel à des thérapeutes controversés. Néanmoins, c’est une dérive possible de la médecine intégrative qu’il ne faut pas négliger et à laquelle il faut être vigilant.