Escarmouches (feutrées) entre homéopathes et anti-fakemed à l’Académie nationale de médecine !

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En guise de grand débat national, ce 4 mars, l'Académie nationale de médecine a organisé une prise de parole qui a donné lieu à des échanges antagonistes, mais très fair play... 

Escarmouches (feutrées) entre homéopathes et anti-fakemed à l’Académie nationale de médecine !

Ce 4 mars, l’Académie nationale de médecine avait vu les chose en grand pour l’organisation de son petit débat dans le Grand débat national : pas moins d’une centaine de personnes avaient été conviés pour venir débattre de de trois thèmes, la santé dans les territoires, les partenariats patients-aidants-soignants, le numérique pour la santé. En deux heures montre en main, les intervenants, de tous horizons, se sont succédé pour proposer leurs solutions aux maux qui rongent le système de santé. Le secrétaire perpétuel de l’Académie nationale de médecine, le professeur Jean-François Allilaire a fixé d’entrée de jeu les règles du débat : deux minutes d’intervention pour chacun des participants, et une synthèse des propositions écrites et orales adressée au gouvernement. Si de nombreuses associations de patients ont demandé une meilleure prise en charge du statut de patients experts, deux membres du collectif #Fakemed en ont profité pour rappeler leurs revendications :

L’un des deux membres de la délégation #Fakemed, a pris la parole pour rappeler que le Collectif souhaitait que les praticiens qui font des soins non conventionnels ne se revendiquent plus du statut de docteur en médecine. Ils ont également insisté pour que ces soins non conventionnnels ne soient plus pris en charge par la solidarité nationale, et qu’ils ne soient plus dispensés dans les centres hospitaliers publics.

Réponse du Dr Charles Bentz

Se sentant visé, le Dr Charles Bentz, président du syndicat national des médecins homéopathes (SNMHF), qui a initié la plupart des plaintes devant les chambres ordinales contre les signataires de la tribune Fakemed, également invité par l’Académie, a pris la parole. Tout en prévenant qu’’il ne souhaitait pas polémiquer outre mesure, il a tout de même répondu à Maxime Bacquet. « Si l’on interdit l’exercice de l’homéopathie aux médecins, il est fort à parier que nombre d’entre eux feront autre chose, ce n’est pas ainsi que nous allons attirer de nouvelles vocations dans nos rangs », a-t-il dit en substance. Il a pour sa part plaidé pour que l’homéopathie soit intégrée dans la médecine dite intégrative, un mix de médecine conventionnelle et de soins non conventionnels. Les représentants du Collectif Fakemed ont eu la décence de ne pas répondre à cette proposition.

La coercition c'est non !

Ce n’est pas la seule proposition à avoir créé une polémique (feutrée) dans la salle des séances de l’Académie nationale de médecine. Lorsqu’une médecin de santé publique a demandé, pour résoudre le problème des déserts médicaux, que l’on impose une obligation d’installation de cinq ans dans ces zones sous-dotées, le président du syndicat Jeunes médecins, Emmanuel Loeb, est sorti de ses gonds. « Partout où l’on a tenté de mettre en place des mesures coercitives en Europe, cela a échoué. Ça n’a eu d’autre effet que de faire fuire les étudiants », rappelle-t-il. En revanche, a-t-il mentionné, le Japon a testé l’installation de CHU dans les zones sous-dotées, en milieu rural. Et ça semble marcher. Un autre intervenant, pour répondre à ce problème prégnant de pénurie médicale, a quant à lui proposé un transfert de tâches plus important entre médecins et soignants. Et pourquoi pas, la création d’un nouveau métier, à mi-chemin entre celui de médecins et celui d’infirmier. La synthèse des propositions formulées lors de ce débat sera accessible sur le site de l’Académie nationale de médecine. En attendant, vous pouvez en avoir une idée suffisamment précise dans ce thread de l’Académie :

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