PMA : une pétition de jeunes médecins qui s’opposent à l’Académie de médecine

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Six jeunes médecins lancent une pétition pour soutenir la loi de bioéthique, sur le sujet de l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Ils fustigent l’avis de l’Académie de médecine, dont ils critiquent les réserves et la distinction entre PMA médicale et PMA sociale.

PMA : une pétition de jeunes médecins qui s’opposent à l’Académie de médecine

« Nous, médecins, soutenons la loi bioéthique et exprimons notre désaccord avec l’ANM ». Un collectif de six jeunes médecins, psychiatres, publie une pétition sur change.org. Il y critique la réserve émise par l’Académie nationale de médecine (ANM) concernant l’extension de la PMA à toutes les femmes, à quelques jours du vote prévu à l’Assemblée nationale le 27 septembre.
 
Ils critiquent notamment la mise en garde de l’Académie, qui défend dans son avis que « la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ». Elle s’oppose aux évaluations pratiquées « dans quelques pays anglo-saxons et européens, faisant état de l’absence d’impact avéré sur le devenir de l’enfant », et estime « pas très convaincantes ces données au plan méthodologique, en nombre de cas et en durée d’observation sur des enfants n’ayant pas toujours atteint l’âge des questions existentielles ».

Une analyse que contestent les jeunes médecins à l’origine de la pétition qui estiment que « les éléments de la littérature internationale montrent un développement identique chez des enfants suivis sur 25 ans, quelle que soit la configuration familiale, homo ou mono parentale ».

PMA pour toutes mais pas pareil

Autre point de tension : l’opposition que souligne l’ANM « des demandes qu’elle qualifie de "médicales", liées à l’infertilité d’un couple hétérosexuel, aux demandes des femmes célibataires et des couples lesbiens qu’elle qualifie de "sociales". Cette différenciation est utilisée pour justifier que les demandes « sociales » soient considérées comme moins légitimes ou moins prioritaires », estiment les médecins.
 
Ils soulignent également et s’opposent à une idée défendue par l’avis de l’ANM, qui considère que l’arrivée des demandes « sociales » n’augmente les délais d’attente pour une PMA. Pour tous ces désaccords, ils contestent cet avis « au nom de la déontologie médicale et de la lutte contre toute forme de discrimination » et appellent « toute personne en accord avec notre position à signer cette pétition ».

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