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Une participation modeste, mais révélatrice
Sur les 579 médecins sollicités, 97 ont répondu (17 %), avec une marge d’erreur de ±9 %. Le profil des répondants est représentatif des spécialités concernées : 77,3 % de spécialistes, dont 33 % d’orthopédistes et 19 % de gynécologues-obstétriciens, 13,4 % de pédiatres, 9,3 % de généralistes.
Des objectifs hétérogènes et peu lisibles
Le dispositif OPTAM repose sur deux piliers : le taux d’actes à tarif opposable et le taux de dépassement moyen (DP). Les résultats de l’enquête montrent une grande dispersion des objectifs assignés. Pour les actes à tarif opposable : de 6 % à 81 %, avec une moyenne à 40,6 % et une médiane à 41 %. Pour le DP moyen : objectifs entre 3 % et 100 %, moyenne à 33 %, médiane à 33,6 %, mode à 38 %. Personne n’y comprend rien, d’ailleurs, c’est d’ailleurs ce que dénoncent les libéraux répondants : des taux incompréhensibles, imposés sans justification claire, qui varient fortement d’un praticien à l’autre.
Un forfait OPTAM instable
Seuls 52 % des médecins ont effectivement perçu le forfait OPTAM en 2024. Lorsqu’il est versé, les montants sont très variables. La médiane se situe entre 8 000 et 10 000 euros, avec des extrêmes allant de 5 000 à plus de 20 000 euros. 9 médecins sur 10 jugent ce forfait insuffisant ou encore une fois peu lisible, et 6,2 % rapportent avoir subi un indu, souvent pour des motifs liés à la complexité du calcul des taux.
Un rejet massif du nouvel avenant 2025
À la date du 23 juin, 69,1 % des répondants n’avaient pas signé l’avenant. 81,4 % estiment qu’il détériore leurs conditions d’exercice. Plus de la moitié, soit 56,7 %, envisagent de changer de secteur ou de sortir du dispositif. Seuls 3,1 % des répondants considèrent leur secteur économiquement équilibré, contre 81,4 % qui le jugent injuste ou mal adapté à leur situation.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-secteur-2-le-vent-en-poupe-chez-les-specialistes-et-est-en-voie-de-disparition-chez-les
Ce que demandent les médecins
L’analyse qualitative des verbatims fait ressortir cinq revendications principales. D’abord, la revalorisation des actes. Les praticiens demandent une rémunération plus juste, en particulier pour les actes CCAM et les consultations. Ensuite, la lisibilité et l’équité. Ils réclament des objectifs homogènes selon les spécialités et les régions. Beaucoup appellent à sortir de l’OPTAM pour retrouver leur liberté tarifaire. Certains pointent le rôle croissant des mutuelles et dénoncent un manque de transparence. Enfin, les professionnels demandent une prise en compte réelle de l’inflation et des charges qui pèsent sur les cabinets.
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