Michel Debré ? Un vrai fils de…

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« Tu seras médecin comme moi, mon enfant. » Nombreux sont ceux qui ont obéi à cette injonction, verbalisée ou subliminale. Mais il y a aussi eu des rejetons de praticiens pour se détourner de la voie familiale toute tracée… et rencontrer le succès. La preuve aujourd’hui avec Michel Debré, dans la continuité de notre série.

Michel Debré ? Un vrai fils de…

S’il est un nom que l’on associe à la fois à l’histoire de la médecine et à celle de la France, c’est bien celui de Debré. À ma droite, le père, Robert Debré, grand pédiatre et figure essentielle de la construction de cette discipline. À ma gauche, le fils, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle en 1958 et principal rédacteur de la Constitution de la Ve République. Ce qu’on sait moins, en revanche, c’est que fils de médecin, Michel Debré l’était à double titre : sa mère, Jeanne Debat-Ponsan, fut au début du XXe siècle l’une des trois premières femmes internes des hôpitaux de Paris, et accéda même au statut de chef de clinique.

Reste que la société du siècle dernier étant ce qu’elle était, c’est la figure de Robert Debré qui écrase tout dans l’histoire familiale. Né en 1882, celui-ci fut le prototype du mandarin : chef de service en 1920, académicien en 1933, résistant pendant la guerre, rédacteur après la libération d’un rapport sur « l’organisation de la profession médicale et la réforme de l’enseignement de la médecine », il est impossible de ne pas croiser son chemin quand on s’intéresse à ce que fut la médecine française des générations précédentes.

La grande et la petite histoire

Son fils Michel, né en 1912, n’a quant à lui pas choisi la médecine, mais il semble tout aussi brillant que son père : conseiller d’État en 1934, chargé de l’organisation de la préfectorale dans la Résistance, proche collaborateur du général de Gaulle à la Libération puis lors de son accession au pouvoir en 1958… Sa biographie appartient à la grande histoire. Ce qui appartient en revanche à la petite histoire, c’est la collaboration qu’il eut avec son père pour réformer le système hospitalier français. Car fort de son rapport « sur l’organisation de la profession médicale etc. » cité plus haut, Robert avait en 1958 été nommé directeur du comité interministériel qui devait créer les CHU. Une œuvre titanesque qui nécessitait la pleine collaboration de l’administration.

Or qui se trouvait, justement à ce moment-là, garde des Sceaux et premier ministre ? Michel, qui « apporta toute sa détermination pour faire appliquer la réforme proposée par son père », ainsi que l’écrivent les contributeurs de l’ouvrage collectif Le CHU, l’hôpital de tous les défis publié à l’occasion du cinquantenaire de leur création. Autre fait amusant, à relever également pour la petite histoire : l’un des enfants de Michel Debré, le Pr Bernard Debré, a réussi à concilier en un seul homme les parcours de son père et de son grand père, quoiqu’à une moindre échelle : à la fois homme politique et médecin, il fut chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin, député de Paris et ministre sous le gouvernement Balladur.

 

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