Médecins, patients : Un deuxième avis pour avoir le cœur net

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Un deuxième avis pour confirmer ou infirmer le diagnostic ? Depuis 2016, la plateforme Deuxième avis délivre chaque jour une ribambelle de secondes expertises médicales. Une initiative utile pour les patients… mais aussi pour les soignants !

Médecins, patients : Un deuxième avis pour avoir le cœur net

« Faut-il opérer ? » ; « Mon traitement est-il le plus adapté ? ». Face à une pathologie sensible, voilà les questions qui se posent souvent dans les esprits des patients et des soignants. Une effervescence intellectuelle qui n’a pas échappé à la co-fondatrice de Deuxièmeavis.fr ; une plateforme pensée pour faciliter l’accès à une seconde expertise médicale sur dossier.

Les prémices de cette initiative datent d’il y a plus de cinq ans. « J’ai un fils qui a un handicap moteur », confie Pauline D’Orgeval. Alors suivi à l'Hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), son garçon doit bientôt passer sur la table d’opération pour une intervention risquée. « Le médecin m’a suggéré un deuxième avis car les techniques opératoires sont différentes d’un service à un autre », se remémore la co-fondatrice. Un conseil que Pauline d’Orgeval décide de suivre. « Nous avons mis dix jours à identifier une équipe experte en scoliose infantile, quatre mois avant d’avoir un rendez-vous. Et le jour J, mon fils a fait une crise », se souvient l’entrepreneuse. C’est finalement sur dossier que le cas de son fils sera examiné. « L’avis était concordant, mais nous avons attendu pour rien car nous aurions pu simplement envoyer le dossier. L’idée est partie de là », confie Pauline d’Orgeval. Depuis, « l’idée » est venue en aide à de très nombreux patients. « Nous avons déjà fourni plusieurs milliers de deuxièmes avis », indique fièrement la co-fondatrice.  

Comment ça marche ?

Maladies cardiovasculaires, maladies du système nerveux, maladies endocriniennes et métaboliques… En tout, plus de 500 pathologies sont désormais recensées sur le site de Deuxième Avis. « Et nous avons plus de 200 experts référencés », indique Pauline D’Orgeval. Une liste longue comme le bras qui répond de critères stricts. « Les experts sont des personnes qui travaillent dans un centre d’excellence, qui ont une reconnaissance dans leur domaine de spécialité, qui acceptent de donner un deuxième avis par écrit et qui s’engagent à ne pas capter de patientèle », indique le Dr Philippe Denormandie, chirurgien neuro-orthopédiste membre du conseil scientifique et éthique de Deuxième Avis. Une fois inscrit à la plateforme, le patient peut alors transmettre son dossier au médecin référent de son choix. « Pour chaque pathologie, nous avons travaillé sur un questionnaire spécialisé ainsi que sur les examens obligatoires à transmettre », détaille la co-fondatrice. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de coût pour le patient. C’est pris en charge par les mutuelles partenaires qui couvrent 16 millions de personnes ». L’expert a ensuite sept jours pour fournir son diagnostic sous forme de compte-rendu écrit. « Ce qui est important est de trouver la bonne décision au regard de la personne, de sa plainte, et de l’extraordinaire variété des solutions thérapeutiques », indique celui qui officie également comme membre du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). 

Rassurer le patient

Dans trois cas sur quatre, les avis sont concordants. Un ratio qui n’enlève pas sa pertinence au système. « Le patient peut alors aborder son opération ou son traitement de façon plus sereine », indique Pauline d’Orgeval. Et quand ce n’est pas le cas, le deuxième avis peut aider à poser un diagnostic. « Ma fille de quinze ans faisait des malaises à répétition, se souvient Bénédicte Dahl, une utilisatrice du service. Mon gynécologue supputait une endométriose et a donc fait faire une IRM pelvienne ». Le problème ? Cette dernière revient négative. « Ça ne faisait que s’accentuer. Elle ratait des cours, se tordait de douleurs », poursuit la mère de famille. En désespoir de cause, Bénédicte Dahl prend rendez-vous chez une gynécologue spécialisée.  « Elle était sûre à 99 % que ma fille souffrait d’endométriose, confie-t-elle. Étant donné que c’est une pathologie difficile à diagnostiquer chez une jeune fille de 15 ans, elle m’a conseillé de faire relire l’IRM par l’un des experts de Deuxième avis, le Dr Erick Petit ». Ponte dans le domaine, le radiologue confirmera le diagnostic moins de quinze jours plus tard. « Le diagnostic était très précis et très professionnel », se réjouit encore Bénédicte Dahl. Une expertise pointue à laquelle cette mère inquiète n’aurait pas eu accès sans l’aide de Deuxième Avis. « Nous avons 50 % de nos patients qui viennent de désert médicaux », souligne Pauline d’Orgeval, qui s’attache à ce que sa plateforme soit également un moyen de réduire les inégalités géographiques et sociales. « Pour nous, c’est un vrai sujet. Parfois, c’est l’unique moyen pour les patients d’avoir accès à ce type d’expertise », assure-t-elle.

Soutenir les médecins dans la prise de décision

Dans le cas de de Bénédicte Dahl, c’est le médecin qui a été prescripteur d’un deuxième avis. La plupart du temps pour autant, c’est le patient. « Le schéma idéal pourtant, c’est : « Je suis médecin, je demande un second avis car j’ai besoin de l’adhésion de mon patient », indique Pauline d’Orgeval. Et d’ajouter : « Cet outil permet de favoriser l’adhésion au protocole proposé ». Des pertes de chances en moins clairement identifiées par le membre du conseil scientifique :  « Ce qui marche moins bien en médecine, c’est quand votre décision n’est pas partagée par le patient. Il va dire « Oui, oui », accepter un bout de traitement puis arrêter ». Cela, sans oublier que Deuxième Avis peut également conforter le médecin dans sa prise décision. Échanges d’experts, diagnostics optimisés… De nombreux cas de figure ont été observés par Deuxième Avis au cours des dernière années. « Le médecin qui ne se questionne pas est un peu inquiétant. Il y a tellement de solutions thérapeutiques », commente Philippe Denormandie. Et de résumer : « Deuxième avis, c’est pour aider les patients et les professionnels à avoir une sérénité dans une prise de décision compliquée ».

Source:

Le site de Deuxième avis - Homepage

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