Médecins hospitaliers : cinq choses à connaître sur la prévoyance

Article Article

Qui a envie de s'imaginer en fauteuil roulant ou même de passer l'arme (ou au moins le stéthoscope) à gauche ? Pas grand monde, c'est normal. Pourtant, les garanties statutaires en secteur hospitalier protègent moins que ce que l'on pourrait croire. Un contrat de prévoyance est dès lors conseillé dès le début de carrière.

Médecins hospitaliers : cinq choses à connaître sur la prévoyance

#1 La prévoyance : des préjugés tenaces
 
Le médecin hospitalier peut avoir tendance à se penser suffisamment protégé et ce, de par son statut même. Surtout quand il se compare avec son homologue en libéral où la notion de protection n'a rien d'automatique. A cela, il faut bien sûr ajouter le sentiment d'invulnérabilité qui peut dominer chez des professionnels jeunes et le plus souvent bien portants. La méga-poisse n'arriverait donc qu'aux autres ou aux plus âgés. Vraiment ?
 
De là découlent certains préjugés, ou a minima pas mal d'indifférence, envers la prévoyance résumée à une ligne de contrat avec un montant au bout. En réalité, les garanties statutaires du médecin hospitalier vous protègent, oui, mais pas longtemps. Que se passera-t-il pour vous et votre famille si votre incapacité de travail excède 3 mois ou que vous terminez invalide ou, pire, six pieds sous terre ? Dès que l’on a des enfants à charge, une assurance prévoyance devient nécessaire. Car la maladie ou l'accident grave, malheureusement, n'arrivent pas qu'aux autres (LIEN vers article témoignage).
 
#2 Le décès, pourquoi il faut y penser (un minimum)
 
Songer aux conséquences de sa propre mort ? Bof. Encore moins quand on est jeune, célibataire, en bonne santé et qu'on ne pratique pas le base-jump. Pourtant, un médecin apporte souvent un important revenu pour sa famille, assurant là un certain standing de vie, d'autant plus quand il a des enfants. Les bonnes études qu'il ou elle espère leur payer coûtent cher, soit près de 1000 € par mois et par tête. Si vous disparaissez et que votre conjoint ou conjointe a des revenus moyens ou faibles, le choc peut se révéler rude.
 
L'assurance décès est en fait la garantie socle de presque tout contrat de prévoyance. Les besoins sont souvent estimés pour une période de 10 ans. Une projection à partir de vos revenus et dépenses actuels permet de calculer le capital nécessaire pour financer la vie de votre famille si vous disparaissez. Dix ans à 50 000 € par an, par exemple, le calcul est vite fait. On atteint vite le demi-million !
 
Derrière, le capital versé peut prendre plusieurs formes : le versement d'un capital et/ou d'une rente mensuelle, notamment dédiée aux études des enfants ou à votre conjoint(e). Voilà pourquoi on appelle cela une rente conjoint ou une rente éducation. Il s'agira dès lors de trouver le bon équilibre entre capital et rentes. Un bon contrat de prévoyance, c’est du sur-mesure.
 
#3 Arrêts de travail : après trois mois le déluge
 
Pour les congés maladie, de longue maladie ou longue durée, les trois premiers mois sont généralement couverts à 100 % par vos garanties statutaires. Mais ensuite, cela peut vite chuter à 66 %, voire 50 %, et carrément s'effondrer si vous êtes arrêté pour un temps de longue durée. En plus, si vous avez développé en parallèle une activité libérale ou universitaire, vos garanties se trouvent modulées et souvent à la baisse. Enfin, certains statuts n'ont même aucune garantie statutaire, comme praticien adjoint contractuel ou clinicien hospitalier !
 
N'oubliez pas enfin que les revenus issus des gardes et astreintes, eux, ne sont pas couverts par votre statut, et ce quelle que soit la durée de votre arrêt. Pourtant, ils représentent parfois jusqu'à 20 % de vos revenus totaux. Dès les premières semaines, un contrat de prévoyance peut donc combler ce manque à gagner.
 
#4 Invalidité : ne comptez pas que sur votre couverture statutaire
 
Troisième grand risque couvert par la prévoyance, l'invalidité est peut-être celui auquel on pense le moins. Vous êtes chirurgien et vous perdez une main, vous êtes radiologue et vous perdez la vue, vous êtes urgentiste et vous perdez l'usage de vos membres... Bref, le cauchemar. En réalité, la Sécurité sociale vous accorde une rente si votre taux d'invalidité excède 66 %. En dessous ? Rien.
 
Dans le cadre d'un contrat de prévoyance, il est possible de déclencher une protection à partir de 10 % de taux d'invalidité. Cela vous garantit un revenu de substitution, indispensable pour vous reconstruire d'un point de vue tant professionnel que personnel et familial.
 
#5 Un contrat de prévoyance, ça s'actualise !
 
Pensez à la touche F5 de votre prévoyance. En changeant de statut de praticien, vos garanties statutaires se modifient et votre salaire peut augmenter. Si vous n'avez pas pensé à faire évoluer votre prévoyance, des mauvaises surprises pourraient survenir. L'idéal est de faire un bilan de protection sociale avec votre conseiller chaque année, surtout si vos primes occupent une place importante dans vos revenus d'ensemble.
 
Quel est le risque à ne pas mettre à jour son contrat ? C'est celui d'être indemnisé sur le statut précédent, moins avantageux, notamment sur votre part de gardes et astreintes. Entre-temps, si vous avez eu de nouveaux enfants et que vos charges financières augmentent, les montants de vos rentes ou de capitaux décès pourraient, par exemple, s'avérer trop justes pour continuer à faire vivre votre famille.

Réalisé avec le soutien de la mnh.fr/mediceo

Les gros dossiers

+ De gros dossiers