Médecine nucléaire : une spé rayonnante ?

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Trois questions au Pr Denis Agostini

Médecine nucléaire : une spé rayonnante ?

La médecine nucléaire, quinzième au classement What’s up Doc des spécialités préférées des jeunes médecins, se trouve en milieu de tableau : ni follement attractive, ni complètement repoussante. Le Pr Denis Agostini, chef du service de médecine nucléaire et biophysique médicale au CHU de Caen, nous promet pourtant une évolution dynamique de la spécialité à ne pas manquer.


What’s up Doc. Quelles sont les perspectives pour l’évolution de la médecine nucléaire ?

Denis Agostini. Il faut reconnaître que la discipline est vieillissante. Néanmoins il existe un regain technologique depuis une dizaine d’année avec le TEP. Cette technologie est loin d’être arrivée au terme de ses applications. Sur le plan diagnostic, le développement de nouveaux traceurs permettra d’effectuer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des maladies neuro-dégénératives. L’arrivée récente de caméras nucléaires dédiées permet une diminution de la radioactivité injectée au patient et une réalisation des examens cardio en deux minutes. En oncologie, côté thérapeutique, le développement de la médecine nucléaire théranostique (imagerie de la tumeur - traitement in situ de la tumeur - imagerie post-traitement) sera essentiel. Bref une révolution technologique est en cours dans notre spécialité ! Il existera une médecine nucléaire personnalisée d’ici dix à quinze ans.

WUD. Une attractivité scientifique et technologique donc ! Est-ce que cela suffira à attirer les jeunes médecins ?

DA. Je suis persuadé de l’attractivité de la spécialité sur ce point mais aussi sur d’autres. Si la discipline est très hospitalière, elle peut cependant être libérale, ce qui garantit un choix dans le mode d’exercice. C’est aussi une spécialité lucrative et peu contraignante en termes de permanence des soins.

WUD. Cette attractivité concerne-t-elle aussi la formation dans son ensemble ?

DA. Nous essayons que cela soit le cas. Nous avons pour cela organisé un enseignement national structuré avec des cours et examens pour tous les internes du DES sur le site du CEA de Saclay (Essonne). Un dispositif qui permet d’optimiser la formation théorique ! Le classement de l’Isni à l’issue d’une enquête nationale en 2013 sur la qualité et l’organisation des enseignements a d’ailleurs placé la médecine nucléaire dans le top 5 des spécialités.

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Propos recueillis par Alice Deschenau

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