Marine Lorphelin, de Miss France à médecin généraliste sur les plateaux TV : « À l’antenne, on n’a pas le droit à l’erreur, on doit être sûr de nous et savoir de quoi on parle »

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Après avoir été Miss France, puis diplômée de médecine générale, ou encore chroniqueuse santé, Marine Lorphelin se lance dans une nouvelle aventure. Elle prend la suite de Michel Cymes dans l’émission Prenez soin de vous sur France 5. À cette occasion, elle nous raconte son parcours aussi original qu’inspirant.

Marine Lorphelin, de Miss France à médecin généraliste sur les plateaux TV : « À l’antenne, on n’a pas le droit à l’erreur, on doit être sûr de nous et savoir de quoi on parle »

What’s up Doc : Qu'est-ce qui vous a amenée à devenir médecin ? Était-ce un rêve de petite fille ?

Marine Lorphelin : C’est un métier qui m'a intéressée assez jeune, vers 12 ou 13 ans. J’avais fait un séjour à l'hôpital, ça m'a fascinée. J'étais très curieuse de comprendre le corps humain. Finalement, c’est le domaine médical dans sa globalité que j’admirais : les médecins évidemment, mais aussi les infirmiers ou les aides-soignants.

Mais je n’emploierais pas le mot rêve. Je ne peux pas dire que devenir médecin était une vocation. D’autres professions me plaisaient aussi. Finalement, je suis super contente d'avoir choisi cette voie et d'être devenue médecin. C’est un beau métier qui réunit tout ce qui m'intéresse !

 

Vous avez été élue Miss France pendant votre deuxième année de médecine. Comment avez-vous appréhendé la poursuite de vos études ?

M.L. : Devenir Miss France, n’était pas vraiment prévu. Je ne m'imaginais pas remporter le concours. Pour moi c'était une petite parenthèse, et puis j'allais reprendre la fac. Finalement, le destin en a décidé autrement. Je me suis tout de suite dit que je reprendrai mes études quoi qu'il arrive.

Je me suis fait cette promesse à moi-même, mais aussi à mes proches. Ils étaient très heureux pour moi, mais aussi inquiets. Ils avaient besoin que je les rassure sur le fait que j'allais avoir un métier et un diplôme. C’était important parce qu’on m’a éduquée avec l'idée que l'on réussit dans la vie grâce à l'école.

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Après, j’avoue qu’il y a eu des moments où je me suis interrogée sur ma place, ma valeur ajoutée, comment allait évoluer ma carrière entre ce métier de médecin et mes autres activités médiatiques. C’est lorsque j’ai commencé à être au contact des patients, dans l'action, que j’ai été convaincue d’avoir fait le bon choix.

 

Vous avez choisi la médecine générale, qu’est-ce qui vous a attirée dans cette spécialité ?

M.L. : Dans tous les stages de spécialités d'organe je m'ennuyais. Au bout de quelques semaines j'avais l'impression d'avoir fait le tour. Je sais que c'est complètement faux, mais personnellement j'avais cette sensation.

Quand j'ai fait le stage de médecine générale en 5e année, qui est obligatoire - et d'ailleurs, je trouve que c’est une très bonne chose – j’ai découvert la variété de la profession. Les motifs de consultation sont tous différents, les patients et les modes d’exercice aussi !

 

« C’est essentiel qu'il y ait des professionnels de santé qui prennent la parole dans les médias pour debunker les idées reçues ou les fakes news. »

 

En parallèle, vous avez été chroniqueuse santé pour différentes émissions de télé. Qu'est-ce que ces expériences vous ont apporté ? 

M.L. : Je sais que ce sujet fait beaucoup parler, certains confrères et consœurs ne sont pas d'accord avec ma manière de voir les choses. Mais pour moi, c’est une autre façon d'exercer la médecine générale. Je fais de la prévention, j’aborde chaque jour des sujets différents comme je pourrais le faire face à des patients en cabinet. 

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Ce que cela m’a apporté ? Surtout de la confiance en moi. À la télévision, on n’a pas le droit à l’erreur, on doit être sûr de nous et savoir de quoi on parle. J’ai aussi appris à vulgariser. Je me devais d’être comprise par chaque téléspectateur, même lorsqu’il s’agissait de pathologies complexes.

C’est essentiel qu'il y ait des professionnels de santé qui prennent la parole dans les médias pour « debunker » les idées reçues ou les fakes news.

 

Vous avez une émission sur YouTube qui s’appelle « Santé sans tabou ». C’est important pour vous de communiquer sur les réseaux sociaux ? 

M.L. : Aujourd'hui, Internet et les réseaux sociaux sont un mode de diffusion d'information qui est majeur. YouTube est la plateforme la plus consommée dans le monde. On peut s'adresser à un très grand nombre de personnes, de l'adolescent jusqu'à la personne âgée. 

Les messages que j’essaye de transmettre peuvent être portés très loin grâce aux réseaux sociaux. C'est aussi pour cela que j'ai décidé de me lancer sur TikTok. Je n’utilise pas cette plateforme personnellement. Pour autant, c’est un réseau social utilisé massivement par les jeunes. Je peux m'adresser à eux en abordant des thématiques de santé qui les concernent. 

 

Comment on fait pour conjuguer toutes ces activités en même temps ? Comment trouvez-vous le temps ? 

M.L. : Il faut être très organisé. J’ai un planning prévu des mois à l'avance avec les journées de tournage, les « missions médiatiques », ou encore la production de contenu pour les réseaux sociaux. Et heureusement, je travaille avec une équipe. Je suis bien entourée, c'est primordial de le dire. Si on veut mêler diverses activités et si on a envie de faire les choses bien, il faut pouvoir déléguer.

Aussi, il faut savoir choisir ses projets. Par exemple, cette année, j'ai préféré me consacrer aux chroniques, émissions de télé, et surtout à ma thèse.

 

« Dans le milieu médical, il y a parfois des critiques… Peut-être de l’incompréhension, de la méfiance, ou un peu de jalousie. »

 

Avez-vous déjà rencontré des problèmes avec des patients ou des confrères à cause de votre notoriété ? 

M.L. : Avec des patients, très peu. Généralement, ils sont positivement surpris. Quand j'étais encore interne et que j'exerçais à l'hôpital, j’ai eu que des bons contacts avec mes patients. C'est arrivé qu'ils me demandent une photo ou un autographe. Dès lors que cela ne perturbait pas le déroulement des soins, je le faisais avec grand plaisir.

Par contre, dans le milieu médical, il y a parfois des critiques… Peut-être de l’incompréhension, de la méfiance, ou un peu de jalousie. Heureusement, ça reste assez rare. Mais il est vrai que j'ai plus de difficultés avec des collègues qu'avec des patients. 

 

Depuis la rentrée, vous avez pris la suite de Michel Cymes dans l’émission Prenez soin de vous sur France 5. Pouvez-vous nous parler de cette nouvelle aventure ?

M.L. : Je suis ravie de reprendre cette émission. Elle se veut bienveillante, dans l'accompagnement des gens. On pourrait presque les appeler des patients.

Le premier épisode, diffusé mardi 25 février, est consacré à l'hypertension artérielle. C’est la première maladie chronique en terme de prévalence. Elle concerne quasiment un français sur trois. Des téléspectateurs souffrant d’hypertension viennent partager leur problématique de santé. Grâce à un ensemble d'experts, nous essayons de les aider avec des conseils médicaux ou sur les habitudes de vie. Nous les avons accompagnés sur plusieurs mois. Sans tout dévoiler, je peux vous assurer que ça fonctionne.

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Ce que j’aime dans l’émission, c’est aussi la manière très scientifique, très médicale d’expliquer les choses. On prouve qu'en changeant quelques habitudes, parfois pas grand-chose, on peut considérablement améliorer son état de santé.

L’un des maîtres-mots, c’est la prévention. S’il y a juste dix personnes qui changent leur alimentation, changent leurs habitudes, ou vont consulter suite à l'émission : c'est gagné ! 

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