
© Midjourney x What's up Doc
Après des experts scientifiques, cancérologues et représentants de patients, c’est au tour de l’Ordre de sortir du silence à propos de la loi Duplomb, dans un communiqué publié mercredi.
Rappelant que « le médecin est au service de la personne et de la santé publique », le CNOM « déplor(e) l’écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires ». « Ce décalage complet compromet l’application effective du principe constitutionnel de précaution », écrit-il.
2 millions de signatures
La loi Duplomb, adoptée début juillet au Parlement, réintroduit l’acétamipride, un néonicotinoïde interdit depuis 2018 en France, mais autorisé en Europe jusqu’en 2023.
Depuis son adoption, le texte suscite de vives critiques - en raison de ses conséquences probables sur l’environnement et sur la santé humaine - y compris du côté de la communauté scientifique et médicale, qui défend le principe de précaution.
« Sur le plan médical, nous affirmons que le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs : troubles neurodéveloppementaux, cancers pédiatriques, maladies chroniques », écrit le CNOM dans son communiqué. « Ces alertes ne peuvent être ignorées ».
Une pétition en ligne contre cette loi a récemment dépassé les 2 millions de signatures, ce qui en fait la pétition la plus soutenue depuis le lancement de la plateforme de l’Assemblée nationale dédiée, en 2020.
Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur le texte le 7 août, avant que le président Emmanuel Macron décide de promulguer la loi ou demande une seconde délibération au Parlement.