L’OEuvre au noir, Éditions Gallimard, 1968

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Il y a cinquante ans L’OEuvre au noir recut, le Prix Femina. Ce roman retrace la vie errante et souvent clandestine de Zénon, médecin alchimiste et philosophe, à l’automne de la Renaissance.

L’OEuvre au noir, Éditions Gallimard, 1968

L’Œuvre au noir relate la destinée de Zénon depuis l’union interdite de ses parents jusqu’à sa condamnation pour ses écrits hérétiques. L’exploration sensuelle et transgressive du monde qu’entreprend ce médecin reflète la liberté, l’érudition et la curiosité insatiable de Marguerite Yourcenar. La note de l’auteur est presque aussi fascinante que le roman qu’elle accompagne.

 

Il s’y déploie un savoir qui accroît la densité du personnage de Zénon et des êtres fictifs qui l’entourent. Derrière Zénon et ses maîtres, il y a, entre autres, Paracelse, lui aussi médecin, alchimiste et vagabond ; mais également Servet, spécialiste de la respiration, brûlé vif en 1553 pour son œuvre théologique ; il y a encore Ambroise Paré, au travers d’une réécriture d’un passage de ses Mémoires consacré à une opération de la jambe, ainsi que l’autopsie de Guillaume Rondelet pratiquée sur le corps de son propre fils.

 

Marguerite Yourcenar réussit ainsi magistralement à donner à son personnage ce qu’elle appelle « cette réalité spécifique, conditionnée par le temps et le lieu, faute de quoi le « roman historique » n’est qu’un bal costumé réussi ou non ». Il fallait sans doute à une femme du XXe siècle toute la science et l’audace de Zénon pour devenir, enfin et seulement en 1980, la première académicienne.

 

Marguerite Yourcenar, L’Œuvre au noir, Éditions Gallimard, 1968

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